Un automobiliste a affirmé ce vendredi 19 juillet à l'AFP que le 13 juillet 2019, deux jours avant la collision mortelle entre un TER et une voiture près de Reims, la barrière du même passage à niveau "s'est brusquement abaissée" au niveau de son capot et qu'il a évité de justesse un train.
Samedi 13 juillet, "vers 15H30", Antonin J., cariste de 20 ans domicilé à Dizy, près d'Epernay dans la Marne, était au volant, un ami à ses côtés, entre Ay et Avenay-Val-d'Or quand il est arrivé au passage à niveau où, le surlendemain, un train qui effectuait la liaison Epernay-Reims a fauché une voiture transportant une femme et trois enfants, tués sur le coup.
"Je ralentis toujours quand j'approche le passage à niveau qui est au sortir d'une grande courbe. Au moment où je ralentis, mon pote me dit : « fais gaffe, la barrière se baisse", se souvient-il.
"La barrière s'est brusquement abaissée au ras du capot, limite sur le capot ! C'est sûr et certain qu'il n'y a pas eu de signal sonore. J'ai voulu repartir en marche arrière pour m'écarter. J'ai même pas eu le temps. Le train est passé immédiatement. Et ça a fait trembler toute ma voiture. Le train était à pleine vitesse, il ne s'est pas arrêté à la gare d'Avenay", raconte Antonin, passé plusieurs fois au même endroit sans "incident".
"On a eu très peur"
"Avec le copain, on a vraiment eu très peur. On s'est dit qu'on l'avait échappé belle ! Si le train m'avait tapé, même que sur le devant du véhicule, avec le choc...", se remémore avec effroi le jeune homme, qui devait faire une déposition vendredi après-midi devant les gendarmes chargés de l'enquête.L'accident mortel s'est produit à ce même passage à niveau automatique situé sur la D201 reliant Ay-Champagne à Avenay-Val-d'Or, à 30 km de Reims. "Aucun élément ne permet de savoir à cette heure pour quel motif le véhicule s'était engagé sur les voies alors que les signaux sonores et lumineux- et le système de barrièrage semblaient inviter à ne pas franchir le passage", avait déclaré quelques heures après l'accident le procureur de Reims, qui a ouvert une enquête pour "homicides involontaires contre X".
Appel à témoin
Lors de cette conférence de presse, Matthieu Bourrette avait évoqué au conditionnel un "témoignage" faisant état d'abaissement "intempestif" de la barrière, cette fois la veille du drame. D'autres incidents ont été relatés dans la presse. Selon la SNCF, ce passage à niveau ne figure "pas dans la liste nationale" de ceux considérés comme "sensibles".Ce vendredi, le procureur nous a confirmé qu'un appel à témoin a été lancé pour permettre aux enquêteurs d'éclaircir certaines questions. « La gendarmerie d'Epernay recherche le témoignage de toutes personnes ayant été personnellement et directement concernées par toutes difficultés rencontrées entre le 1er juin 2019 et le 15 juillet 2019 sur le passage à niveau à Avenay-Val-D’or ». Ces témoins doivent se faire connaître en composant le 17.