Recherché par la police, un deuxième homme suspecté d'avoir participé à l'agression du photographe de l'Union, Christian Lantenois, a été placé en garde à vue.
Recherché par la police pour l'agression du photojournaliste de "L'Union", Christian Lantenois, samedi 27 février, au quartier Croix-Rouge à Reims, un homme s'est livré de lui-même au commissariat ce vendredi 5 mars. Il a été placé en garde à vue pour les faits de "participation à un attroupement armée en vue de commettre des violences ou des dégradations" et de "non assistance à personne en péril", a communiqué le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette.
Une annonce qui survient alors même que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin est en visite à Reims où il s'est rendu dans les locaux du journal L'Union pour soutenir la rédaction. Plus tôt dans l'après-midi, le maire de Reims, Arnaud Robinet, avait également donné une conférence de presse dans laquelle il disait avoir "affaire à des délinquants qui ne comprennent que la sanction".
Avec @ArnaudRobinet, je me suis rendu dans les locaux du journal l’Union à Reims, à la rencontre des collègues de Christian Lantenois, photo-journaliste victime d’une violente agression samedi dernier.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 5, 2021
Je partage leur immense émotion.
Cet acte infâme ne restera pas impuni. pic.twitter.com/ZQvd3GrBV6
Le premier suspect en détention provisoire
Lundi 1er mars, un premier individu avait déjà été interpellé. Retrouvé grâce aux clichés pris par les caméras de surveillance et à certains témoignages, il s'agit de Saïd K., âgé de 21 ans. Né en avril 1999, de nationalité algérienne, il a d'abord vécu avec sa famille à Paris, avant d'arriver il y a environ trois ans à Reims dans le quartier Croix du Sud.
Il dispose d’une carte de séjour espagnole, car c'est là qu'il aurait grandi. Il est soupçonné d’avoir porté les coups au visage du journaliste, d’abord avec les poings, ensuite avec son appareil photo. Il est poursuivi pour "tentative de meurtre aggravé par la préparation ou la commission d’un autre délit", "participation à un groupement en vue de commettre des faits de violences on de dégradation" et "non assistance à personne en péril" (ainsi que tous les autres individus ayant participé au regroupement pour ces deux derniers chefs d'accusation). Saïd K. encourt la réclusion criminelle à perpétuité et a été placé en détention provisoire.
Christian Lantenois toujours dans un état critique
Hospitalisé, Christian Lantenois se trouve toujours dans un état critique. Lors d'une conférence de presse, mercredi 3 mars, le procureur de la République, Matthieu Bourette avait dévoilé des détails sur les circonstances de l'agression.
La justice a établi qu'il y avait bel et bien un "regroupement belliqueux en vue d'affronter des membres du même quartier ou d'un autre quartier de Reims" ce samedi-là. L’intervention journalistique a dérangé ces préparatifs conduisant au moins un individu à s’en prendre très violemment à lui, et les autres à appréhender son appareil ou à le laisser le sol sans prévenir les secours, poursuit le procureur. C’est donc au regard de ces éléments factuels que l’enquête a également été diligentée des chefs de participation à un groupement en vue de commettre des faits de violences ou de dégradation, et de non assistance à personne en péril."
"L'agression a duré 57 secondes, a résumé Matthieu Bourrette après avoir énuméré les coups dont a été victime Christian Lantenois samedi après-midi. Il était 15h08 quand le premier individu arrivait au contact de la victime. Dix secondes plus tard, il était rejoint par 13 autres individus. Des coups ont été portés à la tête à la victime, dont au moins un au sol (...) et un avec ce qui s'avérera être son appareil photo." Il n'y a donc pas eu de coups de bâton, club de golf ou batte de baseball, mais uniquement des coups de poing.