Après l’agression du journaliste-photographe, Christian Lantenois, survenue samedi 27 février, dans le quartier Croix-Rouge, à Reims, le maire de la ville a tenu une conférence de presse, pour souligner les efforts accomplis par la ville dans ce secteur et appeler à plus de fermeté.
Depuis samedi 27 février, Christian Lantenois, hospitalisé au CHU de Reims, est dans un état très critique. Agressé, alors qu’il ne faisait que son métier, il lutte aujourd’hui contre la mort. "Qu’est-ce-que la Ville aurait pu faire de plus, pour éviter un tel drame ?" s’interroge le maire Arnaud Robinet. Au cours d’une conférence de presse tenue cet après-midi, dans la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville, le premier magistrat de la Cité des Sacres a déclaré, comme pour répondre à certaines critiques : "Ce n’est pas avec un ou deux médiateurs de plus qu’on aurait pu éviter ce drame".
Retrouvez en direct, Arnaud Robinet, maire de Reims, pour évoquer la situation dans le quartier Croix-Rouge.
Publiée par Ville de Reims sur Vendredi 5 mars 2021
S’il a voulu rappeler les engagements importants de la Ville, pour le quartier Croix- Rouge, et souligner les responsabilités de l’Etat, Arnaud Robinet, a tenu à souligner, dès le début de son intervention, combien ce drame l’avait touché. "Il n’y a pas une seconde sans que je ne pense à lui, à ce qui s’est passé. Il accompagne la vie de la cité. Depuis samedi dernier, je me pose beaucoup de questions ". Le maire avait préféré attendre d’avoir tous les éléments, avant de revenir sur cette attaque. " Je condamne ces violences, cette attaque contre la liberté de la presse, que certains veulent museler. Nous devons être fermes, faire condamner, le cas échéant expulser ceux qui pourrissent, qui mettent en danger des familles, des commerçants, qui ne demandent qu’à travailler simplement...Nous avons affaire à des délinquants qui ne comprennent que la sanction".
Quatre rixes la semaine dernière
Dans ce quartier, la ville a été conduite à mettre en place deux équipes de police municipale, en permanence, des équipes qui, tous les matins collectent tous les projectiles qui pourraient servir à de la violence. Le maire a par ailleurs rappelé que 220 caméras de surveillance étaient déployées sur l’ensemble de la ville. "Qui pourrait encore s’interroger sur la pertinence de ce dispositif, alors que c’est la vidéo protection qui a permis de retracer le déroulement de ces faits d’une extrême gravité ? Des renforts ont permis un retour temporaire au calme, mais il faut des moyens permanents.
Arnaud Robinet a souhaité la création d’un poste mixte, 24 heures sur 24, associant police nationale et municipale, avec une surveillance des points de deal. Il a également rappelé qu’il attendait toujours les renforts promis en septembre dernier par le ministre de l’Intérieur. Il considère que ce serait un signal fort.
Pas de stigmatisation
"Je refuse de stigmatiser ce quartier jeune, qui regorge de talents, a souligné le maire. Mais comment un tel individu a-t-il pu se retrouver dans un logement social ? Cela pose la question de la politique de peuplement, dans ce quartier qui regroupe 28.000 habitants. Quand l’Etat demande de reloger des personnes venant d’Ile de France, on vide la mer à la petite cuillère. Ce n’est bon pour personne. On ajoute des difficultés aux difficultés. J’attends des réponses précises". Arnaud Robinet a ensuite dénoncé le discours "simpliste, de facilité qui pointe ceux qui souhaitent agir pour la qualité de vie de tous. C’est trop facile d’opposer les Rémois, les uns aux autres".
Insistant sur le fait qu’il y a un vrai sujet de délinquance, d’insécurité, le maire a rappelé qu’aucun secteur n’est dépourvu d’engagements financiers, humains et matériels.
500.000 euros pour le quartier
Si la Ville accorde 200.000 euros au quartier Croix-Rouge, l’Etat, lui-même, dans le cadre de la politique de la Ville y contribue autant. Et c’est au total 500.000 euros qui sont consacrés à ce quartier. Une médiathèque, une cité éducative, une école municipale des sports, Arnaud Robinet a rappelé tout ce que la Ville consacre comme moyens à ce quartier. Ce qu’il veut désormais, c’est plus de mixité, plus d’équilibre, et que l’on cesse de "dévoyer certains dispositifs pour obtenir un logement. Il faut peut-être tout remettre à plat, et en finir avec l’émotion à chaque drame ", a conclu le maire, en indiquant que les patrouilles de la police municipale seraient renforcées, notamment sur le campus santé.
De son côté, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est déplacé à Reims ce vendredi 5 mars. Il a rencontré les acteurs publics locaux, à la sous-préfecture, et s’est ensuite rendu au siège du journal « L’Union ». Pendant une heure, il a pris la parole devant la rédaction très éprouvée par ce drame. Il est reparti vers 17heures 20.