"Les animaux de compagnie ne transmettent pas le virus aux humains, mais l’inverse est possible", assure un vétérinaire

En 2017, 63 millions d’animaux de compagnie vivaient dans les foyers français. La possession d’un animal est un sujet sensible, notamment, après la mise en garde d’un député, par ailleurs vétérinaire, qui recommande la prudence aux propriétaires de furets.

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Depuis l’apparition de la Covid 19, des inquiétudes sont apparues sur la transmission du virus de l’animal à l’humain, notamment après la décision prise au Danemark, d’abattre 17 millions de visons d’élevage, suite à la découverte de mutations chez ces animaux et à la contamination de douze personnes. La France est touchée à son tour. Le gouvernement a annoncé l’abattage de 1.000 de ces petits mammifères, dans un élevage situé en Eure-et-Loir. Notre pays compte trois autres élevages de visons, où des investigations sont en cours.

Depuis cette annonce, le député LREM des Alpes-Maritimes, Loïc Dombreval, également vétérinaire, et président du groupe « Condition animale », à l’Assemblée Nationale a fait une déclaration concernant les furets, animaux de compagnie, dont la population est évaluée à 60.000, dans notre pays. « Je dis aux propriétaires de furets d’être attentifs et de ne pas être trop proches de leur animal », indique le député. « Le furet fait partie de la même famille que le vison, les mustélidés…Il faut regarder de plus près pour voir si ce furet ne serait pas éventuellement porteur du coronavirus ». Il y a quelques semaines, Loïc Dombreval a demandé, dans un courrier adressé au Président de la République, d’intégrer les vétérinaires dans le Conseil Scientifique chargé de la Covid 19.
 

« Le danger, c’est l’homme »

« L’animal de compagnie n’est pas un élément de propagation de la maladie », assure le Dr Yannick Pérennes. Ce vétérinaire est directeur général du Centre hospitalier vétérinaire Pommery, à Reims (Marne) un établissement dans lequel exercent 18 vétérinaires. « Le furet semble plus sensible au virus, mais pour l’instant, il n’y a pas, à ma connaissance, de transmission d’un animal à son propriétaire. Le danger, c’est l’homme. C’est plutôt l’humain qui contamine. Il faut que toute personne contaminée prenne des mesures de précaution, par rapport à ceux qui l’entourent. C’est la responsabilité individuelle de chacun, quand on est positif au virus, de protéger ses proches, dont les animaux. C’est du bon sens élémentaire. Si on tousse, par exemple, on peut contaminer son chat, mais lui ne transmettra pas la maladie », explique le Dr Yannick Pérennes,
 

Il est nécessaire d’être rassurant, et de désamorcer les « fake news » qui circulent sur les réseaux sociaux, surtout quand on sait que certains ont brûlé leur animal en voulant le désinfecter. Tout le monde est angoissé par ce contexte, mais l’animal de compagnie ne peut pas être un élément de propagation du virus. Il faut éviter la panique qui conduirait à abandonner ou euthanasier son animal.

Yannick Pérennes, vétérinaire à Reims


Depuis le début de cette crise sanitaire, les vétérinaires enregistrent un surcroît d’activité. Les gens vont plus vers les animaux de compagnie. Un véritable lien social. "Pour certains, c’est le seul être vivant que l’on côtoie pendant le confinement. C’est un centre d’intérêt. C’est celui qui vous oblige à sortir, celui à qui l’on parle. Et les propriétaires d’animaux font plus attention à eux, à leurs vaccins." Les vaccins constituent le plus grand progrès médical des 19ème et 20ème siècles. "Sans eux, on serait en crise sanitaire permanente et d’ailleurs, on ne vivrait pas longtemps. Les décisions d’abattage dans les élevages qui ont été prises ne me surprennent pas. Dans le monde vétérinaire, on est habitué à des mesures radicales, certes, mais qui marchent bien".
 

Les furets se vendent moins

Chez Floralie’s Garden, une jardinerie installée à Bétheny, près de Reims, Sébastien Pellot, responsable de l’animalerie explique : « Les furets, on n’en vend plus depuis cinq à six ans. C’était à la mode, il y a dix ans, mais ce n’est plus le cas. Les élevages n’en expédient plus. On subit également la concurrence des chasseurs qui en utilisent pour la chasse aux lapins et font reproduire leurs animaux. Au premier confinement, les gens se sont jetés sur les lapins ... » En Haute-Marne, comme dans l’Aube, aucun élevage de furets n’est recensé. Dans la Marne, non plus. A la Préfecture, on précise que les chasseurs ne sont pas soumis à déclaration, et que seules les reproductions à titre commercial, doivent être déclarées. Eviter la psychose, c’est le souhait du Dr Yannick Pérennes.

 
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