L’affiche de promotion du Meeting des Sacres, compétition de natation qui a lieu du 3 au 5 mai à l’UCPA Sport Station Grand Reims, a été imaginée par une intelligence artificielle. Un nouveau moyen de création qui n’est pas encore infaillible.
La cathédrale en arrière-plan, une piscine et un nageur. Au premier coup d’œil, l’affiche de communication du premier Meeting national des Sacres fait sens. Mais à y regarder de plus près, certains éléments interrogent. À commencer par les allées romaines qui longent la droite et la gauche de la piscine. Pas besoin de vérifier sur la carte de Reims, vous ne les trouverez nulle part. La raison ? Ils sont le fruit de l’imagination de l’intelligence artificielle (IA). « Je trouvais ça sympa de voir comment une IA représenterait Reims », explique Benjamin Bourgeois, créateur de l’affiche.
L’ancien nageur du Stade de Reims natation, devenu programmateur du côté de Nantes, a eu recours aux nouveaux outils de création graphique : « Je voulais quelque chose d’original. Je me suis dit, tiens, qu’est-ce que les intelligences artificielles pourraient me sortir ? »
« Je n’aurais jamais pu faire cette affiche à la main »
Il se lance dans une dizaine d’heures de travail, sous la forme d’une discussion, avec les plateformes spécialisées. Dall-E, d’abord, l’IA fondée par Open AI. « J’ai fait plusieurs rendus mais je n’avais pas le résultat que je souhaitais. » Puis Benjamin Bourgeois s’en est remis à Chat GPT, l’autre IA de l’entreprise américaine. « Le moyen le plus simple de créer, c’est de demander à une IA de dialoguer avec une IA. Chat GPT a amélioré ma phrase d’origine ». Tout ça pour un résultat qu’il juge satisfaisant. « Je n’aurais jamais pu faire cette affiche à la main. »
La tenue du meeting, qui se tiendra du 3 au 5 mai à l’UCPA Sport Station Grand Reims, a été officialisée fin avril. S’en remettre à Benjamin Bourgeois et l’IA, « ça nous a bien soulagés », affirme Eloïse Bour, manager du Stade de Reims Natation.
On a l’impression que c’est presque réel. C’est entre la photo et l’illustration.
Eloïse Bour, du Stade de Reims Natation
Éloïse aussi, est fière du produit fini : « On a l’impression que c’est presque réel. C’est entre la photo et l’illustration ».
Des éléments qui interrogent
Certains détails mettent cependant la puce à l’oreille. Des silhouettes bleues inhumaines, une croix au-dessus de la rosace de la cathédrale… « Les intelligences artificielles ont parfois des hallucinations », reconnaît Benjamin Bourgeois. Car les IA, bien qu’épatantes, ont encore des failles. « Au départ, je voulais mettre plusieurs nageurs, poursuit l’ex-plongeur. Mais je me suis rendu compte que l’IA avait du mal à générer plusieurs personnages ». L’imagination des robots numériques a donc une limite. Surtout lorsqu’elle doit se plier à l’exigence de l’utilisateur. « Quand on a une idée très précise en tête, ce n’est pas possible de la conceptualiser avec une IA », appuie Benjamin Bourgeois.
L’affiche, déjà épinglée en version papier sur les panneaux publicitaires rémois, dans les quatre coins de la ville, apparaîtra en version numérique « dans les prochains jours », selon Eloïse Bour.
(Eric Normand avec François Bertrand)