En septembre 2020, le maire de Reims a chargé la Commission Colbert, formée d’élus de tous bords politiques et de représentants de la société civile, d’imaginer le monde d’après. Les conclusions ont été remises le 8 juillet.
C’est la crise sanitaire qui a amené le maire de Reims, Arnaud Robinet (LR), à lancer ce chantier de réflexion sur le Reims de demain. La commission Colbert, composée de quatre élus de la ville et des membres de la société civile, a réfléchi à la façon dont Reims, 12ème ville de France, pourrait construire son avenir à la sortie de la crise sanitaire. Elle avait pour mission de réflechir aux changements nécessaires dans nos modes de consommation, nos habitats, nos relations, l’économie, l’emploi.
Arnaud Robinet, réélu en mars 2020, explique pourquoi il a lancé ce chantier de réflexion: « J’avais un programme municipal validé par les Rémois et les Rémoises en mars 2020, mais entretemps on a subi la crise sanitaire et la Covid avec ses conséquences économiques et sociales et il fallait adapter ce programme. Nous avons fait appel aux Rémois mais aussi à des experts de la société civile pour réfléchir sur le Reims de demain, car comme on le sait tous, il y a un avant et un après crise. »
Les Rémoises et les Rémois ont pu participer par l’intermédiaire d’une plateforme « Inventons le Reims d’après ». 800 personnes ont apporté leur contribution, ce qui a permis d’enrichir le travail de la Commission. Le rapporteur de la Commission, Yann Velli, a été étonné du nombre d'idées qui ont germé:" On aurait pu faire un rapport avec 200 propositions et détailler chacune d'elle, tellement cette réflexion collective a plu. Nous avions des experts qui ont permis d'approfondir les sujets".
Commission Colbert : 111 propositions
La commission Colbert a travaillé sur plusieurs axes, l’économie locale et durable, la jeunesse, l’innovation, la culture et le sport. Cela a permis de faire émerger 111 propositions Inventons le Reims d'Après- Commission Colbert. "Il y a plusieurs axes, précise Arnaud Robinet, Il y a la question de la recherche, de l’innovation, de l’urbanisme, c’est à dire comment on construit le Reims de demain en s’appuyant sur la volonté des citoyens tout en adaptant la ville au XXIème siècle et à l’après crise." Les propositions englobent tous les domaines, et notamment celui de l'écologie avec le développement de la Coulée Verte, des routes végétales, d'un poumon vert au sein de l'agglomération. Afin d'éviter les difficultés sociales, un accent tout particulier est mis sur les entreprises et l'emploi.
La municipalité veut se donner les moyens de participer directement à l'économie locale.Pour cela, elle veut que le Crédit Municipal change de statut. Elle présentera une demande d’agrément général bancaire à la Banque de France, ce qui lui permettra de faire du micro-crédit, d’aider des personnes physiques et à moyen terme d’intervenir pour aider des entrepreneurs, ou encore pour soutenir des salariés dans la reprise de leur entreprise.
Pour Yann Velly, conseiller municipal délégué en charge de la relance économique et de l’emploi, c’est une priorité. Il s’explique: « On s’est aperçu que pendant la crise, des personnes physiques n’ont pas pu se faire aider par les dispositifs de l’Etat. Les aides de l'Etat ont permis de sauver des boîtes, mais pas d’aider les individus. Avec un agrément général bancaire, le Crédit municipal pourra intervenir ».
Une monnaie locale ?
Autre innovation, la création d’une monnaie locale complémentaire, non pas concurrente de l'Euro mais appuyée sur l'Euro, pour soutenir l’économie locale et le commerce de proximité. Les experts ont relevé qu’une monnaie locale ne pouvait fonctionner que s’il existe une identité territoriale forte et si tous les commerçants et tous les artisans s’engagent en signant une charte. Cette proposition de monnaie locale a fait l'unanimité. Elle permettrait tout à la fois de privilégier la production sur le territoire, et d'apporter une garantie au consommateur. En l'utilisant, il serait sûr de bien être dans des circuits courts.
Toutes ces propositions engagent l’avenir de Reims et de ses habitants. Toutefois elles ne sertont pas mises en place immédiatement. Le maire précise: "Il y a des actions que l’on peut mener rapidement, certaines sont déjà mises en place. Il y en a d’autres qui le seront sur le moyen ou le long terme, notamment en terme urbanistique, que ce soit la place des mobilités douces, les berges de Reims, l’enseignement supérieur ou la formation. Tout se fera en totale cohérence avec les projets du Grand Reims." Ces 111 propositions redessinent le Reims de demain. Ce rapport de la Commission Colbert devient la nouvelle feuille de route de l'équipe municipale, le nouveau programme pour les années qui viennent.