Coronavirus : les 5 questions que vous vous posez sur les jardineries

Les jardineries sont ouvertes, mais que pouvons-nous acheter ? Comment ça se passe en magasin avec le confinement ? Les plants de tomates seront-ils bientôt en rupture de stock ? Qu'en est-il vraiment de cette passion soudaine pour le jardinage ? On vous dit tout.

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Avril, la nature reprend ses droits et les jardineries retrouvent des couleurs. C'est la belle saison pour planter même confiné. Mais que peut-on faire ou ne pas faire en magasin ? Réponse avec plusieurs enseignes, en Champagne-Ardenne. 
 

1- Les jardineries sont ouvertes, quand et comment ? 

 
  • Quand ? Les règles se sont assouplies
Le 16 mars, au moment de l'annonce des mesures de confinement par le gouvernement, les jardineries ont fermé (en grande majorité). Des plantes, des fleurs ont été jetées. Un sérieux coup dur pour la profession. Mais début avril, la loi s'est assouplie. La Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, autorise "la vente des semences et de plants potagers considérés comme un achat de première nécessité".

A noter que la jardinerie indépendante Jardi'Vert, à Saint-Julien-les-Villas, n'a jamais fermé. Le magasin fait également quincaillerie et animalerie. Il était, de ce fait, sur la liste des commerces de première nécessité en tant que commerce de détail d'aliments et fournitures pour les animaux de compagnie. 

Quant aux jours d'ouverture, aux horaires, pas vraiment de règle. Chaque enseigne est libre. 
 
  • Comment ? La sécurité avant tout 
Toutes les enseignes que nous avons contactées sont unanimes. Un seul mot d'ordre : la sécurité sanitaire, avant tout. Le respect des gestes barrières pour les salariés et les clients. Affichage, balisage, régulation du trafic au Gamm Vert de Reims, même chose chez Floralies Garden, à Bétheny. "Nous avons mis en place un sens de circulation qui évite aux clients de se croiser. On accueille une seule personne par famille (sauf pour les familles monoparentales), les balades à plusieurs sont interdites. On est obligé de faire la police. Le caddie (désinfecté) est obligatoire. Cela permet de respecter les distances entre chaque client (pour une superficie totale de 10.000 m²). Nous avons 100 caddies donc 100 visiteurs au même moment dans le magasin. S'il n'y a plus de caddie, c'est que le nombre maximal est atteint, les clients suivants attendent dehors. On ouvre oui, mais on est là pour lutter contre le coronavirus, il ne faut pas faire n'importe quoi" clarifie Samuel Bouvier, co-directeur du magasin. 

La Fédération Nationale des Métiers de la Jardinerie a mis au point un guide des bonnes pratiques. Il s'agit de recommandations. Les magasins ne sont pas tenus à mettre en place toutes les préconisations, mais ils y sont grandement invités.
 

2- Que peut-on acheter ?

Tout ce qu'il y a en magasin. Tous les rayons sont désormais ouverts (alimentaires ou non). Mais vos déplacements doivent être motivés par l'achat d'un produit de première nécessité. En cas de contrôle, c'est à vos risques et périls. Si vous venez en jardinerie et repartez avec trois pots, cela pourra vous coûter 135 euros d'amende. En revanche si, avec vos trois pots, vous avez des plants pour votre potager, des graines, vous n'aurez pas de contravention.

D'une manière générale, les clients semblent respecter les consignes. "Le rayon décoration, par exemple, ne marche pas. C'est étonnant car on vend beaucoup d'ordinaire, et là, ça ne part pas" confirme le gérant de Jardi'Vert, Franck Girost. 

A cette époque de l’année, les articles les plus demandés chez Gamm Vert, à Reims ce sont les cultures vivrières (plantes aromatiques type persil, thym, plants et semences potagères, pommes de terre, légumes, salades, tomates, les petits fruits comme les myrtilles, les framboises, les groseilles.) Des denrées alimentaires à court et moyen terme issues de l'autoproduction.

 
 

3 - La ruée vers les jardineries : mythe ou réalité ?

 

Le printemps, c’est la haute saison pour les jardineries. Sur mars, avril et mai, ils réalisent en moyenne 50% de leur chiffre d’affaires. Donc, hors confinement déjà, il y a du monde dans les magasins. Là, l’effet « cohue » est accentué par le filtrage. Moins de monde à l’intérieur donc plus de monde à l’extérieur à attendre.

Cependant, on ne peut pas le nier, il y a un engouement actuellement pour les jardineries. « Les rayons qui fonctionnent sont ceux centrés sur le jardin. Pour les familles modestes, un potager entretenu permet d’économiser un smic de salaire sur un an » explique Samuel Bouvier, co-directeur de Floralies Garden, à Bétheny. Depuis deux semaines, l’enseigne a aussi mis en place un drive sous 48 h. 100 à 150 commandes sont passées, par jour.

Bien qu'ouvertes, les jardineries, aussi, traversent une mauvaise passe. Leur chiffre d'affaires est en baisse, - 60 % chez Floralies Garden. L'affluence actuelle ne rivalise pas avec celle d'un mois d'avril ou de mai, hors covid-19.
 

4 - Certains produits sont-ils en rupture de stock ?


Face à la forte demande, il y a des tensions notamment sur le végétal. C'est le cas, par exemple, dans le magasin rémois Gamm Vert. "Il y a un décalage entre la mise en culture et la demande" nous explique Arnaud Gérard, directeur d'activités de l'enseigne qui privilégie les producteurs locaux. 

A Bétheny, Floralies Garden rencontre des difficultés à se faire livrer graines et plants, comme les pommes de terre. Face à la demande, les fournisseurs ont du mal à suivre. Surtout pour les graines. Le magasin en a encore mais il y a des ruptures de stock pour quelques références comme les radis 18 jours, "l'achat number one" du moment. Les délais de livraison sont de 10 à 15 jours. 

Chez cette jardinerie indépendante auboise, les tomates sont devenues une denrée rare. "Ca va être compliqué sur certaines variétés" prévient Franck Girost, gérant de l'entreprise Jardi'Vert, à Saint-Julien-les-Villas. 
 
 

5 - Les néo-jardiniers : une vraie tendance ?


En raison du confinement, les Français ont du temps. Du temps pour bricoler, pour jardiner. Ceux qui ont déjà un potager en profitent pour planter. Quant aux autres, c’est le moment ou jamais de s’y mettre. Les professionnels estiment, en effet, qu’il y a un regain d’intérêt. De nouveaux profils de clients, aussi. « Certaines personnes n’avaient pas le temps avant, et avec le confinement, elles se disent, c’est l’occasion de tenter l’aventure » résume Arnaud Gérard, directeur d’activités chez Gamm Vert.

Pour le groupe In Vivo Retail et son réseau de jardineries en Europe, cette tendance du retour au potager n’est pas nouvelle. Les Français ont de plus en plus envie de reprendre leur destin alimentaire en main. On le constate aussi avec le bio, le fait maison. Ce n’est pas arrivé d’un coup, avec le coronavirus mais, le phénomène s’est accentué.


 
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