Coronavirus : « dès dimanche j’étais sur le pied de guerre », raconte David, boulanger

Au fur et à mesure que le confinement se précisait, la situation a évolué très vite pour ce boulanger de Champigny (Marne). David Mangin raconte ces dernières heures où il a fallu s'adapter sans cesse.
 

Dans sa grande boulangerie rose, "Maison Karl", David est presque seul. Depuis 15 heures, les clients ont déserté sa boutique. Pas un chat à Champigny ! Personne ne circule dans les rayons. Il attend jusqu'à 19h30, heure de fermeture – il n’y a eu que 69 clients. « C'est beaucoup moins que ce que nous faisons d’habitude », soupire-t-il. Depuis le début du confinement, il s’adapte comme il peut aux nouvelles annonces du gouvernement contre la propagation du Covid-19.
 


Les choses ont bien changé. « Au début, les gens étaient fous. Lundi, on a fait plus de trois fois nos ventes normales », raconte David. « En soi il n’y avait pas plus de clients que d’habitude – environ 600 pour la journée – mais ils achetaient en très grande quantité. Du pain...du paté...tout disparaissait derrière le comptoir. »

C’était la veille de l’allocution de 20 heures du président Macron, un jour avant que ne tombe l’annonce attendue d’un confinement général. Et pourtant il l’assure, pas de « panique ambiante », la plupart des clients appliquaient déjà les gestes-barrières contre le virus. « Dès dimanche j’étais sur le pied de guerre. J’avais prévu des stocks supplémentaires et j’avais apposé au sol des marquages, comme dans les bureaux de vote, pour indiquer les distances de sécurité. On ne laissait pas entrer plus de 7 personnes dans la boutique. » Finalement, il lui faudra tout de même lancer trois fournées supplémentaires en fin de journée.
 

Guerre contre le corona : les clients désertent

Après la mise en place du confinement, tout change. Dès le matin, les clients se raréfient, puis l’après-midi, disparaissent. Depuis l’ouverture il y a 6 ans, il n’avait jamais connu une affluence aussi basse. « J’ai attendu de voir comment se passerait la journée de mercredi. Ça a été la même chose : un peu de monde le matin, plus personnes l’après-midi. » Au final, pas plus de 200 clients seront passés chez "Maison Karl", trois fois moins que d’habitude. « Ceux qui viennent ont peur que nous fermions, ils nous en parlent tous. »
 

Avec des différences de ventes aussi importantes d’un jour à l’autre, David navigue à vue. « On s’adapte comme on peut. Pour l’instant, j’ai mis toute l’équipe derrière les fourneaux à mi-temps, puisqu’on doit réduire la quantité produite », explique David nerveusement. Pour les matières premières en revanche, tout va bien : « Notre meunier nous a réaffirmé récemment qu’on continuerait à être approvisionné. On ne risque pas la pénurie au moins ».
 

Confiné à mi-temps, boulanger à mi-temps

« Bien sûr, je suis inquiet. Mais je sais que c’est pire pour les salariés » glisse David. Pour les 16 employés de la « Maison Karl », tout a évolué très vite. Au-delà des boulangers en temps partiel, les vendeuses restent pour la plupart chez elles. « Sur les 7 personnes de l’équipe de vente, seules deux vendeuses resteront à temps plein. Les autres seront en chômage partiel. »

Les horaires d’ouverture seront calés sur la fréquentation du moment : désormais, la boulangerie n’ouvrira que de 7h à 13h mais avec une ouverture exceptionelle également le dimanche aux mêmes horaires. « Pour l’instant, on tient le coup au niveau de la trésorerie, mais ça va laisser des marques. » Il l’a promis aux clients de Champigny, sa boulangerie restera ouverte le plus longtemps possible. 
 
L'actualité "Société" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Grand Est
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité