Alors que le pays est entré en période de confinement ce lundi 17 mars, les restaurateurs à Reims, Charleville-Mézières ou Troyes essayent de poursuivre d’une manière ou d’une autre leurs activités.
Tables rangées, terrasses fermées et portes closes. Depuis l’annonce de la fermeture des restaurants jeudi dernier pour lutter contre la propagation du Covid-19, l’activité dans la restauration semble au point mort. Pourtant derrière certaines façades, on s’active encore en cuisine. Il est encore possible pour certains commerces de poursuivre leurs ventes.
Dans le restaurant turc à Reims où travaille Ibrahim, ça a été une nécessité de poursuivre. Malgré une baisse de moitié de la fréquentation, « L’Istanbul », et son équipe de douze salariés, reste ouvert. « On fonctionne à vitesse réduite, uniquement en servant à emporter ou en faisant des livraisons, explique Ibrahim. Pour ça, les livreurs à vélo aident beaucoup, il y en a beaucoup qui défilent devant le resto. »
« Malheureusement, ce sont les salariés qui payent...»
Rue Bourbon à Charleville-Mézières, des clients font la queue devant « L’Antico », en gardant une bonne distance. L'épicerie-traiteur italienne est une affaire familiale, tenu par Noureddine et son beau-frère Dominico. « Bien sûr, on est inquiets pour la suite, déclare Noureddine. Mais on a vu nos comptables ce matin, on sait qu’on pourra continuer à servir à nos clients des plats à emporter. »Pour eux aussi, les annonces du gouvernement ont entrainé une chute nette de leurs ventes. Conséquence directe : un de leur deux employés ne travaillera pas pendant toute la période de confinement. « Malheureusement, ce sont les salariés qui payent la baisse de fréquentation...»
Si le confinement devait durer plus longtemps que prévu, Noureddine assure qu’ils s’y adapteront. « On essaye de communiquer à fond avec notre page Facebook pour avertir les clients qu’on est ouvert, et qu’on le restera le plus longtemps possible. » La suite pour eux : la mise en place d’un système de livraison maison.
Baroud d’honneur en cuisine
À Troyes, « Planet Pizzas » veut tenir le plus longtemps possible. Yannick relate l’ambiance en ville : « Les rues sont désertes, mais bizarrement les voitures circulent bien. Alors on compte sur les ventes au drive ». Dans un contexte particulièrement anxiogène, l’enseigne essaye de rassurer au maximum : gants, gels hydroalcooliques, le personnel s’est équipé du mieux qu’il le pouvait.« C’est très flou. D’abord, l’annonce nous tombe dessus soudainement, alors que certains avaient encore beaucoup de stocks. Et puis, on n'a aucune idée de la durée du confinement. » Pour Yannick, c’est « inconcevable » que le confinement s’arrête à 15 jours. Et impossible pour lui de tenir plus longtemps avec un chiffre d’affaire tombé en flèche. Résultat : malgré sa volonté de poursuivre, le restaurant fermera ses portes dès la fin de la semaine.