Des délais de plusieurs jours. Des sites surchargés. Les clients devront faire preuve de patience pour commander en drive. J'ai voulu moi-même tenter l'expérience et comprendre pourquoi.
Avec l'épidémie de covid-19, et le confinement des Français, j'ai voulu faire des courses en drive et connaître la raison de cette saturation. Je me connecte ce matin à mon drive habituel à Reims. "Site indisponible", ça commence bien… Mais après quelques minutes d'attente, je peux réaliser mes achats. Je constate que certaines catégories de produits ont été prises d'assaut. Les mêmes que depuis le début de la crise : le papier toilette, les pâtes, les oeufs, etc. Rien de nouveau. J'arrive malgré tout à constituer un panier avec ce qui reste en stock.
Maintenant vient l'heure de sélectionner un créneau horaire… Suspense. Vais-je devoir attendre plusieurs jours ? À ma grande surprise, non. Je peux récupérer mes courses mercredi ou jeudi. En revanche, je ne peux sélectionner aucune tranche horaire le vendredi et le samedi.
Une expérience loin d'être représentative
Après cette réussite, je m'interroge. Peut-être que ce drive n'est pas le plus demandé ? Peut-être que cette marque n'est pas la plus plébiscitée ? Je m'intéresse à d'autres noms de la grande distribution. Sur leurs sites Internet, un message nous informe immédiatement que l'affluence est exceptionnelle. Depuis la crise du covid-19 et le confinement, une majorité de clients semblent avoir changé leurs habitudes et opté pour le drive.Une affluence telle que des messages d'explications sont postés par les groupes de disitributions pour expliquer l'engorgement. "Les fortes affluences de ces derniers jours ont occasionné de nombreuses perturbations, avec notamment des ruptures et un pic d'activité sur nos services Drive et Livraison. La disponibilité des plages est très restreinte et nos équipes font le maximum pour répondre à la demande. Nous vous conseillons de verifier les disponibilités a l'aide du planning mis a votre disposition. Au Drive, tout comme dans l'ensemble de nos magasins, des mesures ont ete prises pour assurer la continuité de notre activité de commerçant alimentaire dans le respect des mesures d'hygiène et de santé preconisées par le Gouvernement. Soyez assurés de notre mobilisation, prenez soin de vous et comptez sur nous ! Cora et Cora Drive".
Au Cora de Cormontreuil près de Reims, tous les créneaux sont grisâtres et le planning de la semaine prochaine n'est pas encore visible. La directrice, Fabienne Jenny, m'explique qu'il faut compter 4 à 5 jours de délai. "Mais une à deux journées avant de venir chercher leur drive, les clients peuvent retourner sur leur commande et la réajuster en fonction des produits qui sont arrivés entre temps."
Parfois 9 jours d'attente
Une bonne partie du personnel de son magasin est affectée au drive et du matériel est livré pour gérer l'afflux de consommateurs. Cependant, la gestion reste compliquée.Dans une autre enseigne de la grande distribution, après une file d'attente en ligne, je peux enfin choisir un établissement autour de Reims. Le 4e essai sera le bon, car beaucoup ne proposent plus ce service. Je regarde tout de suite les créneaux. J'ouvre de grands yeux : pas de disponibilités avant le 2 avril. Soit 9 jours d'attente.Le drive est quasi à saturation. On n'arrive pas à satisfaire toutes les demandes en temps et en heure
- Fabienne Jenny, directrice Cora Cormontreuil
Au niveau national, Carrefour enregistre 6 à 7 fois plus de demandes qu'en temps normal. Certains hypermarchés ont décidé de restreindre l'amplitude horaire de leur drive, par exemple, en fermant des créneaux. Une manière, là aussi, de gérer cette surcharge inattendue de travail. D'autres sont ouverts sur des créneaux plus larges, allant parfois de 6h à 22h45.
En revanche, sur tous les sites Internet que j'ai consulté, je disposais d'un choix suffisant de produits. Même s'il faut parfois quelques jours pour reconstituer les stocks, les magasins sont continuellement réapprovisionnés. "Les produits priorisés dans nos livraisons sont les produits de première nécessité", précise Fabienne Jenny.