Ils voulaient remercier tous les soignants qui font face depuis plusieurs semaines à la pandémie. Les pompiers et les ambulanciers ont fait le tour de Reims pour témoigner de leur solidarité. Une opération qui fait chaud au coeur.
Des gyrophares. Des sirènes. Et surtout une grosse envie de dire merci. Dimanche soir, à 20 heures au moment où les rémois sont nombreux à se mettre aux fenêtres pour applaudir, les véhicules de pompiers et les ambulances se sont rejoints pour rendre hommage aux personnels du CHU de Reims. Mais pas seulement. Le cortège a également fait le tour des rues de la ville. Il s'agissait de mettre à l'honneur tous ceux qui sont en première ligne face à l'épidémie. Cette semaine déjà, les dépanneurs avaient eux aussi organisé un concert de klaxons pour rendre hommage aux personnels soignants.
Un cortège dans les rues de Reims
Tout est parti des réseaux sociaux. L'intiative a été lancée sur Facebook, elle a été très rapidement autorisée par la préfecture de la Marne. "Nous sommes tous dans la même galère. Nous voulions exprimer notre attachement aux services publics de santé mais aussi remercier tous ceux qui sont interviennent dans cette crise sanitaire ou qui continuent de travailler," pouvait-on lire sur les réseaux sociaux. Les pompiers, les gendarmes, les soignants, les policiers et tous les autres : "Les mêmes remerciements pour tout le monde."Le parcours des véhicules s'est poursuivi devant le CHU. Ils ont eu l'autorisation de pénétrer à l'intérieur de l'enceinte. Les organisateurs avaient choisi deux lieux symboliques. Deux haltes chargées d'émotions : l'une devant le service de réanimation et la deuxième devant les urgences. Puis, c'est devant la polyclinique de Bezannes que le cortège a continué sa route et s'est achevé devant le commissariat.
L'émotion des ambulanciers
Les ambulanciers sont soumis à rude épreuve. Fabien Gimonet est ambulancier au CHU de Reims. "Le coup de projecteur qu'ont mis les pompiers et mes collègues des ambulances privées nous a fait très plaisir," explique-t-il. "C'est valorisant et cela montre notre utilité. Mais il faut malheureusement ce genre d'événements pour que l'on parle de nous," regrette-t-il avec ses collègues. Eux qui jour après jour sont en première ligne et au plus près des victimes. Ce sont les premiers maillons de la chaîne des urgences.Les ambulanciers voient de la reconnaissance dans les yeux de certains. Du respect et de la gratitude.Oui, ça fait chaud au coeur. Nous sommes pourtant toujours les mêmes. La seule différence, c'est que nous transportons des personnes qui sont porteuses du virus en plus de nos missions habituelles.
- Fabien Gimonet, ambulancier au Smur de Reims
Ce genre d'initiative fait vraiment plaisir parce qu'on est fatigués et usés psychologiquement. Mais on tient !
- Fabien Gimonet, ambulancier
"Nos interventions sont plus lourdes," raconte Fabien car "elles durent plus longtemps, il faut du temps pour s'habiller, du temps pour désinfecter. La menace "Covid" est omni-présente. Tous nos gestes, tous nos comportements sont réfléchis en fonction du virus. Chacun connaît sa partition." Avant chaque intervention, il faut s'équiper : surblouses en tissus, tabliers en plastique, charlottes, gants, lunettes, masques. "On ne sait jamais si on part pour une intervention liée au Covid ou pas," explique-t-il.
Le coronavirus est constamment dans la tête de ces ambulanciers. "Notamment pour mes collègues qui ont une famille avec des enfants. Ils ont toujours peur de faire un mauvais geste ou de faire une erreur. C'est pesant ! Même entre collègues, il y a toujours cette crainte. On est confinés entre services. Tout le monde se méfie et c'est difficile à vivre." Une vraie fatigue psychologique alors que la crise sanitaire est loin d'être terminée.