Coronavirus : pourquoi les vitrines des magasins fermés en journée restent allumées le soir

La question des vitrines allumées le soir ressurgit en période de confinement. Alors que les commerces textiles sont fermés dans les villes, certains habitants s'interrogent sur le coût de cet éclairage. La sécurité est-elle renforcée avec des vitrines éclairées ? Notre éclairage. 

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Une balade nocturne d'une heure suffit à le constater en ville, en période de confinement. Fermées le jour, éclairées la nuit, les vitrines, à Reims ou ailleurs, restent encore allumées le soir, à une heure où les villes sont encore plus vides qu'en journée depuis mi-mars. Si certains commerces sont éteints, ils ne constituent qu'une minorité. La question de l'utilité de cet éclairage interroge. Président des Vitrines de Reims, Vincent Mansencal, rappelle que des mesures gouvernementales avaient été prises, il y a deux ans, pour limiter l'éclairage des vitrines de 1h à 6h du matin. "Aujourd’hui, l'éclairage est automatique, les commerçants n’ont peut-être pas retiré l’automatisme. Cela ne peut être que ça."
 

Dissuasion et animation

Le sujet de l'éclairage nocturne n'est pas la principale préoccupation du moment, car la situation économique inquiète. Mais l'argument en faveur de l'éclairage serait avant tout celui de la sécurité. "Attention au vandalisme et aux incivilités. Certaines villes souffrent en ce moment de ce genre de dommage, affirme Vincent Mansencal. Ici, à Reims, le coeur de ville est équipé en caméras et les vitrines éclairées peuvent aussi permettre d’appréhender les malfaiteurs. Mais dans certaines rues, on a des arcades. Enfin, éclairer une vitrine, ça peut donner envie aux personnes qui viennent à la pharmacie d'acheter plus tard."

 


Pour Gérard Robinet, propriétaire de plusieurs commerces à Reims, si certaines de ses enseignes restent allumées durant une partie de la soirée chaque jour, il y a des raisons. La première concerne, là encore, la sécurité. Le fait de laisser allumer serait "dissuasif". "Les commerces sont vides, il faut dissuader les cambriolages qui pourraient être tentant durant cette période". Gérard Robinet veut protéger ses commerces qui sont la cible des voleurs. Il vend des vêtements de marques internationales qui ont une certaine valeur. L'un des magasins du Rémois avait d'ailleurs été la cible d'un vol le 8 octobre 2019

La seconde raison est plus symbolique : il ne faut pas que Reims "devienne une ville morte". Laisser les enseignes allumées durant une partie de la soirée, "ça met de la vie dans les rues, c'est moins triste". Il explique que si toutes les enseignes étaient éteintes, les rues seraient triste et sans vie. Il faut apporter un peu de couleur, "faire une petite animation". Enfin, il ajoute que toutes ses enseignes lumineuses sont passées en LED depuis quelque temps déjà. Un gain économique puisque le LED consomme très peu. Il reste très attentif à cela et a également décidé de laisser allumer pour cette dernière raison.

Ce qui inquiète le plus Gérard Robinet, ce sont les commerces de vêtements. Il a par exemple entré 500.000 € de stock dans son enseigne Magnum dans le centre-ville de Reims. Il ne sait pas s'il va réussir à tout vendre lors de la réouverture le 11 mai prochain. Certains de ses fournisseurs lui ont accordé un report de paiement des factures, mais pas tous. A cela s'ajoute les charges qui tombent quand même et les avances sur salaire des employés en chômage partiel. "C'est compliqué, je ne sais pas si les gens vont avoir le coeur de venir acheter des habits pour l'été. Certains partiront en vacances avec leurs anciens habits, d'autres ne partiront pas et n'achèteront pas de nouveaux vêtements"

 
 

"C'est le bon moment pour éteindre"

Même son de cloche du côté de la Ville. Pour Xavier Albertini, adjoint en charge de la sécurité à Reims, "la lumière fait fuir les potentiels cambrioleurs" et permet de rassurer. La cité des Sacres ne donne pas de consignes particulières aux commerçants pour leurs enseignes lumineuses. Pour l'heure, la police municipale ne constate quant à elle aucune évolution des cambriolages. Xavier Albertini explique que les patrouilles de nuit sont aussi très dissuasives car tout mouvement suspect est rapidement repéré en l'absence de circulation de piétons ou de voitures. De plus, en raison du confinement, l'adjoint au maire précise que beaucoup de Rémois sont chez eux, peu d'habitation sont vides, ce qui permet une vigilance de chacun plus forte sur les mouvements de la voie publique.

Un avis partagé à moitié seulement par le responsable animation et réseaux sociaux des Vitrines de Reims. Si Antoine Flatet se range derrière les propos du président de l'association concernant le fait que certains commercants n'avaient pas la tête à s'occuper des enseignes lumineuses le jour du confinement, pour lui, il est clair qu'il n'y a pas d'intérêt à laisser les enseignes lumineuses allumées.

Il faut "faire un geste pour la planète", indique le Rémois, qui est aussi président d'Artisans du Monde (une ONG qui défend le commerce équitable et la juste utilisation des ressources), et "c'est le bon moment". Idéalement, Antoine Flatet souhaiterait que toutes les enseignes soient éteintes. Il constate que certains magasins ont joué le jeu dès le début en stoppant les éclairages. Même si bien sûr, aujourd'hui, les préoccupations sont bien plus grandes. "Allumées ou non, cela ne change rien. Malheureusement, tous les commerçants sont dans le même bateau."

 
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