Deux Rémois ont mis en place un site internet pour que les aficionados de shopping puissent faire leurs emplettes en toute sécurité. Le concept est simple : le commerçant s'inscrit et propose des créneaux horaires à ses clients. L'objectif est de limiter l'affluence et les files d'attente.
Dix jours. C'est le temps qu'il aura fallu à Pierre Prévoteau et sa compagne pour développer moult.fr. Le développeur web a codé jour et nuit pour aboutir à la plateforme, une sorte d'agenda en ligne pour réserver un créneau de shopping chez les commerçants rémois. "Moult (prononcé moute), c'est un clin d'œil local au patois marnais. Par exemple, moult bien veut dire très bien", explique le couple. Un peu comme le "gavé" bordelais ou le "tarpin" marseillais à la sauce marnaise.
Les deux concubins vivent en région parisienne mais ils ont grandi à Reims et comptent bien y retourner un jour. De retour régulièrement dans la cité des sacres, ils ont vu leur ville natale évoluer avec le temps, "avec de plus en plus de boutiques et concepts sympas" fleurir un peu partout. "Vu le contexte sanitaire, on s'est dit que ça allait être complexe pour les commerçants rémois", regrettent-ils.
Une action rémoise à 100% et bénévole
Forts de ce constat, les deux Rémois ont décidé de proposer un outil adapté à la crise, aux boutiques et à leurs clients. Les commerçants n'ont qu'à s'inscrire et proposer des créneaux disponibles à leurs acheteurs qui eux, demandent l'horaire disponible qui leur convient. Un peu comme une réservation au restaurant, sans obligation de consommer. Le service est gratuit pour les deux parties. "Ce qu'on voulait, c'est avant-tout rendre service. Si le site trouve son public, c'est l'essentiel. On attend des utilisateurs fidèles et leurs retours", explique la fondatrice.Pour l'heure, le site encore très jeune n'a qu'un seul client, Royez muzik rue des Capucins à Reims. Et pour cause, il a été achevé le samedi 23 mai. "Je voulais tester cette formule pour voir si ça rendait service à des clients, expose Olivier Royez, le gérant. Certains ont encore peur de sortir et on voulait voir si le concept allait fonctionner." Inscrit depuis seulement une journée, il n'a pas encore de retours précis mais semble trouver l'idée séduisante. "De toute façon, dès qu'il y a quelque chose de novateur, il faut essayer, relativise-t-il. On ne sait pas ce à quoi le monde d'après va ressembler."
Encore expérimental, le concept pourrait perdurer après la crise. Enfin, c'est ce qu'espèrent les deux créateurs qui envisagent de proposer le service pour des ventes très privées ou la présentation d'un produit exclusif.