Coronavirus - À Sciences-Po Reims, les étudiants priés de moins faire la fête : "c'est pas la mer à boire"

Fermé le vendredi 11 septembre, le campus de Sciences-Po à Reims (Marne) repousse sa réouverture. Près de 160 de ses 1.300 élèves en présentiel ont contracté le coronavirus (Covid-19). Le directeur désapprouve les quelques fêtes dans les appartements étudiants malgré les consignes sanitaires. 

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Au 1 de la place Museux à Reims (Marne), l'un des six prestigieux campus régionaux de Sciences-Po Paris (Île-de-France), les lieux sont fermés aux élèves depuis le vendredi 11 septembre 2020. La faute au coronavirus (Covid-19).

À Sciences-Po Reims (voir sa localisation sur la carte ci-dessous), la direction aimerait bien voir revenir les étudiantes et étudiants. Même si la situation avait été anticipée. L'ennui, c'est qu'avec 145 nouveaux cas détectés (contre 23 début septembre), la réouverture est repoussée au lundi 28 septembre. 
 
Et Tilman Turpin, le directeur du campus, s'émeut de voir qu'une partie de sa chère population estudiantine ne semble pas prendre à coeur le respect des consignes sanitaires. On lui a fait part de fêtes dans des appartements d'élèves, survenues au cours du week-end [ou fin de semaine; ndlr] des 19 et 20 septembre.

Dans un courriel que France 3 Champagne-Ardenne s'est procuré, il leur écrit notamment que "ce genre d'attitude est irresponsable et reflète une négligence préoccupante [...] Seul le strict respect des consignes d'isolement [...] nous permettra de considérer sereinement un retour à la normale dans, et en dehors du campus." C'est en anglais, mais on est gentil et on a traduit pour vous ci-dessous, in extenso.
 


Joint par téléphone, le directeur n'en est pas à s'arracher les cheveux, mais est un peu chafouin quand même. "Ça fait deux semaines qu'on a suspendu l'accueil des étudiants. Ça s'est discuté avec l'ARS [agence régionale de santé; ndlr], c'est préconisé par les médecins suite au dépistage massif auquel on a procédé. L'idée, c'est de faire en sorte que le virus meurt, en ralentissant considérablement la contamination. Je vis dans le quartier du campus, et je peux vous dire que c'est respecté : les commerçants m'ont demandé quand les étudiants allaient pouvoir ressortir..."

Mais il y en a qui délaissent les bars... pour les appartements d'unetelle ou untel. D'où le fameux courriel. "Des étudiants m'ont fait part de certaines... activités. Les concernés ont reçu un message. Et un rappel a été fait à toute la communauté étudiante pour respecter le confinement. La contamination se fait dans le cadre privé, on le sait." Loin de lui l'idée de régenter la vie étudiante en dehors du campus. "Ce n'est qu'un rappel. Ce n'est pas la mer à boire de ne pas faire la fête pendant deux semaines. Nous ne pouvons que faire appel à leur civisme et à leur responsabilité. Je ne vais tout de même pas vérifier chaque soir si ils sont devant leur bureau avec une camomille..."
 

Le respect des règles en question

Le courriel a été diversement accueilli chez les élèves. L'une d'elles, que nous appellerons Mathilda pour respecter son voeu d'anonymat, ne se sent pas concernée... car elle respecte justement les règles, qu'on se le dise. "Dans mon groupe d'amis, nous nous sommes isolés depuis les premiers cas. Donc je ne sais pas vraiment quelles soirées ont été organisées ce week-end..." 

"On aimerait bien que le campus rouvre, donc on essaie de tout faire pour. Les règles sanitaires sont vraiment respectées, ça n'a rien à voir avec les reportages qu'on voit à la télé sur certaines facs. Dans toutes les salles, il y a des marquages pour laisser une place entre chaque élève. Il y a la distanciation et du gel un peu partout, avec la possibilité de nettoyer la chaise ou l'ordi qu'on utilise." Le directeur de Sciences-Po Reims sera content...
 

Je ne vais tout de même pas vérifier chaque soir si ils sont devant leur bureau avec une camomille...

Tilman Turpin, Directeur de Sciences-Po Reims


Et il garde le sourire. "Le distanciel fonctionne bien. L'objectif de garantir la continuité pédagogique est respecté : les cours ont lieu en ligne. Tout était prêt avec les professeurs et l'équipe technique." Alors, certes, le corps étudiant peut continuer à apprendre, mais réviser 14 heures par jour sans sortir s'amuser risque de devenir un peu ennuyant à la longue. Qu'à cela ne tienne, Tilman Turpin a de quoi les occuper. "Je ferais la cuisine... et lirais. J'aime les romans policiers." Il suggère le polar suédois Les Chiens de Riga, de Henning Mankell. N'hésitez pas à le commander à la librairie du coin : c'est tout de même mieux qu'Amazon, de plus en plus décriée.
 
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