Coût de la vie : trois salariés en lutte dorment au Castorama de Reims pour demander une augmentation générale de salaire

Plusieurs salariés du Castorama de Reims (Marne), et dans trois autres villes françaises, y ont passé la nuit entre le lundi 13 et mardi 14 mars. Un moyen d'attirer l'attention sur leurs revendications salariales, en pleine inflation.

Normalement, on ne dort pas au travail. Mais là, c'était le soir, et avec une justification aussi particulière que précise.
Dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 mars 2023, une poignée de travailleurs et travailleuses de Castorama a décidé d'occuper les lieux. Après l'heure normale de fermeture, victuailles et sacs de couchage ont donc été déballés, sous l'oeil circonspect des responsables du magasin et du vigile.
Il s'agissait du magasin de Thillois, dans l'agglomération de Reims (Marne). Mais en même temps, trois autres enseignes étaient concernées en France : Béziers (Hérault), Marseille (Bouches-du-Rhône), et Les Clayes-sous-Bois  (dans les Yvelines, voir sur la carte ci-dessous).

Christopher Démon, délégué syndical de la Confédération générale du travail (CGT) explique : "on était trois à poser une journée de grève. On est rentré à 19 h 30, comme dans les trois autres magasins. On avait nos sacs de couchage."
La direction, "habituée", a fait appel à un huissier et a également passé la nuit sur place. Un agent de sécurité également. 

Trois semaines de lutte

"A la suite des négociations annuelles obligatoires qui se sont déroulées au mois de décembre, on nous a octroyé 50 euros bruts d'augmentation, soit 35 nets. Avec le coût de la vie, et nos salaires qui tournent autour de 1.250 euros, on n'y arrive plus. On a demandé 200 euros nets pour tout le monde. On est en lutte pour ça."
Castorama Strasbourg (Bas-Rhin) a ouvert le bal dans la nuit du mardi 21 au mercredi 22 février 2023. Plusieurs autres enseignes de Castoroma ont suivi depuis trois semaines. "C'est vraiment national." (voir les actions dans les autres magasins sur la publication Facebook ci-dessous)

"Le délégué syndical central a eu un message de la direction, qui s'est entretenue le 09. Ça n'a abouti à rien. La direction a fait comprendre qu'elle était au pied du mur, que c'était compliqué."
"Mais elle espère un essoufflement de la lutte. Donc on leur a dit qu'on allait redoubler d'efforts, et qu'on ne lâcherait pas." C'est pour ça qu'au lieu de faire "un seul magasin à chaque fois", la décision a été prise cette semaine d'en "faire quatre en même temps". (voir le communiqué de lutte publié sur Facebook ci-dessous)

C'est parti pour durer

"On leur a dit que si on n'avait rien, le tour de France continuerait. D'autres actions vont être mises en place. On a d'ailleurs un délégué syndical sur le magasin de Strasbourg qui a commencé une grève de la faim sur le parking."
"Il y reste jour et nuit." Son action a également commencé le 13 mars. Et elle aussi risque de durer un moment.

Suite à la publication de notre article, l'enseigne Castorama a souhaité nous faire part des éléments suivants :

"Nous condamnons fermement toute action illégale, telle que l’occupation d’un magasin pendant la nuit, en raison des risques en matière de sécurité des personnes et des biens.

Chez Castorama, nous sommes fondamentalement attachés au dialogue social et l’occupation nocturne d’un magasin n’en est ni un moyen ni le lieu.

Par ailleurs, nous avons à cœur d’offrir une rémunération attractive à nos équipes, intégrant à la fois le salaire de base et des dispositifs qui les associent aux performances de l’entreprise.  En 2022, nos collègues ont touché en moyenne plus de 15 mois de salaire. 

Pour rappel, dans le cadre des NAO qui se sont clôturées le 13 décembre 2022, une série de dispositifs pour 2023 a été accordée, dont une revalorisation de la grille salariale en mars 2023 qui permettra une évolution de +7,3% entre mars 2022 et mars 2023, une augmentation générale minimum de 70€ appliquée en août 2022 et mars 2023 ainsi que des augmentations individuelles applicables en mai 2023. Ces mesures complètent les revalorisations et augmentations réalisées en 2022."

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