A défaut de pouvoir accueillir leurs clients dans leurs salles, nombreux sont les restaurateurs qui en cette fin d'année se sont lancés dans la vente à emporter de menus de fêtes. Après un noël chargé, le carnet de commandes pour le réveillon du nouvel an est lui aussi bien rempli.
Plus que quelques jours avant le grand rush. Au restaurant la Papillote de Charleville-Mézières, les gérants s'apprêtent à vivre un 31 décembre très chargé. Victoria et Florian Lejeune ont certes fermé leur salle le 1er novembre dernier, mais dans les cuisines, l'activité se poursuit. Et il a fallu mettre les bouchées doubles.
"On a préparé des menus pour 400 personnes pour Noël et 100 personnes pour le nouvel an. On ne s'y attendait pas", s'enthousiasme Victoria.
Une bonne surprise pour ces professionnels qui en cette année très particulière ont décidé de proposer des menus spéciaux pour Noël et jour de l'an. En temps normal, la Papillote accueille ses clients au restaurant le 24 décembre et le 1er janvier.
Au final, à Noël on a fait plus que ce qu'on aurait fait au restaurant, où on aurait eu moins de personnes. Notre chiffre d'affaires de cette période a explosé.
De quoi mettre un peu de beurre dans les épinards en pleine crise sanitaire et économique. Avec la vente à emporter, le restaurant ardennais a attiré une nouvelle clientèle.
C'est le même constat que dresse la gérante du restaurant Les Cornichons à Reims. "On a gagné de nouveaux clients, mais surtout, on est resté en contact avec les habitués", souligne Aurore Campanals. Avec son compagnon, ils ont repris l'établissement en août dernier. 180 commandes de menus "spécial fêtes" ont été passées pour Noel et le réveillon du jour de l'an. Pour répondre à la demande, le couple a même dû pour le mois de décembre, faire revenir leur chef cuisine en chômage partiel.
"On ne se plaint pas. Cela permet de couvrir les frais fixes. On limite la casse". Car côté trésorerie, les pertes s'élèvent à plus de 80 % du chiffre d'affaires. Mais la jeune gérante garde le moral et estime que la vente à emporter leur a permis de maintenir la tête hors de l'eau.
Même en faisant moins de 20 % de notre chiffre d'affaires, ça vaut le coup de rester ouvert. J'ai 800 euros de loyer et 3000 euros d'électricité. On a pu payer les factures sans passer dans le rouge.
Un pari plus que gagnant pour le restaurant rémois qui en temps normal, serait resté fermé en cette période de fêtes. Mais d'autres n'ont pas attendu 2020 pour proposer des repas de réveillon à emporter.
A la Galinette, depuis plus de 5 ans, Gilles Roleck concocte des bons petits plats de fête pour ses clients. "C'est vrai que cette année, il y a plus beaucoup plus de commandes que l'an passé. 50 pour noël, 44 pour le nouvel an". Le chef et gérant des lieux se réjouit de pouvoir compter sur sa clientèle de quartier très fidèle. Grace à elle, il a pu réaliser 50 % de son chiffre d'affaire sur le mois de novembre. "On verra bien pour le mois de décembre. Ca permet de garder la main en attendant de pouvoir accueillir à nouveau des clients à table".
Poursuivre son activité même à temps partiel est essentiel pour Gilles Roleck. Comme la plupart des professionnels du secteur, il ne croit pas à une réouverture des bars et restaurants le 20 janvier prochain. " Le côté positif, c'est que cette fois-ci, on ne pourra pas dire que c'est à cause de nous", conclut-il en plaisantant.