Face à la hausse du taux d'incidence, le préfet de la Marne, Pierre N'Gahane ne se montre pas très optimiste quant à la possibilité d'échapper à une mesure de couvre-feu dans le département. "On y va tout droit", prévient-il.
"Nous avions un taux d'incidence de 76 il y a quinze jours, de 123 la semaine dernière, là nous sommes à 176, on peut presque tracer la courbe pour les jours à venir", lance le préfet de la Marne, Pierre N'Gahane, lors de sa conférence de presse sur l'état sanitaire du département, ce mercredi 21 octobre.Avec parmi les critères pour un passage en territoire de couvre-feu, un taux d'incidence affichant 250, la marge de manoeuvre est étroite. "A moins d'un réel sursaut, si les choses continuent d'évoluer comme cela, la Marne pourrait basculer en zone de couvre-feu dès la fin de la semaine prochaine", prévient-il. Les autres critères pour un tel passage sont un taux d'incidence chez les personnes âgées supérieur à 100 et un taux d'occupation des lits de réanimation supérieur à 30%. Sur ce dernier point, actuellement dans la Marne 16 patients sont en réanimation pour une capacité de 62 lits (soit 26% d'occupation) qui peut être portée à 78 en cas de besoin.
Concernant Halloween et sa traditionnelle tournée des bonbons pour les enfants, le préfet n'est pas allé aussi loin que son collègue haut-marnais qui en a interdit la pratique mais a appelé "à passer son tour pour cette année".
Marché de Noël : "pour l'instant rien n'est interdit mais..."
Dans ce contexte, le marché de Noël de Reims semble de son côté de plus en plus compromis. "Au niveau des chiffres de contaminations, Reims est en avance sur le reste du département. Si l'on passe en zone de couvre-feu, la question est réglée, il n'y aura pas de marché. Pour l'instant, le cadre est donné. J'ai encore écrit au président des Vitrines de Reims, hier, pour lui signifier que personne ne pourrait manger debout au marché de Noël. Il faudra des places assises et la mise en place de files d'attente, le dispositif sera très contraignant. Plus largement, nous avons les yeux rivés sur Strasbourg, qui est le plus gros marché de Noël de France. La prefète de région a demandé une réunion dédiée à la question des marchés de Noël au niveau de l'Etat rapidement. Pour l'instant, rien n'est donc interdit mais le cadre reste très contraignant", développe le préfet.Pierre NGahane qui a également fait part d'une demande du maire de Reims, Arnaud Robinet, de pouvoir étendre le périmètre du marché, pour installer des places assises ou le morceler. Pas impossible, "à condition d'assurer les conditions de sécurité avec des dispositifs anti-intrusion etc".
Quant au président des Vitrines de Reims, Vincent Mansencal, qui espérait une dérogation pour que le public puisse manger debout autour des stands, il en est donc pour ses frais. Et c'est bien de frais qu'il s'agit car toutes ces contraintes auront un coup et risquent en plus d'impacter négativement le chiffre d'affaires des 140 exposants présents donc près de la moitié vendent des denrées alimentaires. "En l'état actuel des choses, je vais envoyer à l'ensemble des exposants un courrier pour repréciser le protocole que nous devrons mettre en place et voir combien sont encore décidés à venir", explique Vincent Mansencal.
Si tous les décideurs souhaitent que le marché de Noël puissent se tenir, on sent bien que l'espoir s'amenuise un peu plus chaque jour dans ce dossier et que personne ne semble vouloir prendre la responsabilité d'une annulation. D'autant plus si une autre ville trouve une solution viable entre-temps. Une nouvelle fois, Strasbourg attire tous les regards.