Le ministère de l'Intérieur a établi mercredi 2 décembre une nouvelle jauge pour les lieux de cultes. Les différentes religions, catholiques en tête, dénonçaient la jauge établie à 30 personnes par édifice, depuis le deuxième confinement.
Les échanges entre les différents représentants des cultes et le ministère de l'Intérieur ont porté leurs fruits. Ce mercredi 2 décembre, après avoir été sommé de modifier la jauge par le Conseil d'Etat, le gouvernement a élargi cette jauge qui établit le nombre de fidèles par assemblée, lors du confinement lié à la crise sanitaire. Dans un communiqué du ministère de l'Intérieur, des modifications ont été précisées.
"De manière à concilier liberté d'exercice du culte et mesures sanitaires, une nouvelle jauge de présence dans les édifices du culte a été établie. Elle prévoit, pour l'organisation des cérémonies, de laisser libres deux sièges entre chaque personne ou entité familiale et de n'occuper qu'une rangée sur deux. Les consultations se poursuivront dans les jours prochains, afin de préparer l'évolution des mesures de confinement à partir du 15 décembre prochain".
Le Conseil d'Etat avait jugé la mesure "disproportionnée"
L'archevêque de Reims et président de la conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, avait pris acte de la décision du Conseil d'Etat, qui par sa décision du 29 novembre 2020, avait retenu "le caractère disproportionné de la mesure gouvernementale qui limitait à 30 le nombre de personnes autorisées à assister aux cérémonies religieuses dans les lieux de culte, en relevant qu’il n’y avait pas de justification à cette interdiction absolue et générale « alors qu’aucune autre activité autorisée n’est soumise à une telle limitation fixée indépendamment de la superficie des locaux en cause ».L'archevêque de Reims a réagit à cette annonce sur Twitter.
Pour les deux prochains dimanches, nous devrons « laisser libres deux sièges entre chaque personne ou entité familiale et de n’occuper qu’une rangée sur deux ».
— Mgr de Moulins-Beaufort (@Mgr_EMB) December 2, 2020
Une jauge réaliste et applicable. https://t.co/br01rB64qd
Réagissant à cette mesure, la conférence des évêques de France "estime cette jauge réaliste, cette mesure proportionnée à la capacité d’accueil des édifices, bien que contraignante, est applicable. Elle impose de « laisser libres deux sièges entre chaque personne ou entité familiale et de n’occuper qu’une rangée sur deux ». Les fidèles catholiques devront donc appliquer cette mesure, en particulier, les deux prochains dimanches 6 et 13 décembre". Elle dit attendre désormais, à la lecture des données sanitaires, "l’éventuelle réévaluation de cette jauge à partir du 15 décembre".
Partout en France et notamment à Reims ou encore Châlons, des catholiques s'étaient mobilisés contre cette jauge de 30 personnes et la restriction liée au confinement, concernant l'exercice du culte. Fin novembre, plusieurs députés avaient également demandé un assouplissement de la jauge pour les cultes au gouvernement. La députée de la Marne, Lise Magnier, s'en était fait l'écho. "Pour qu’une mesure soit appliquée il faut qu’elle soit comprise et admise. Nous demandons à @JeanCASTEX une jauge unique de 8m2 pour tous les lieux ouverts et notamment les lieux de culte".
Pour qu’une mesure soit appliquée il faut qu’elle soit comprise et admise.
— Lise Magnier (@lise_magnier) November 29, 2020
Nous demandons à @JeanCASTEX une jauge unique de 8m2 pour tous les lieux ouverts et notamment les lieux de culte.
Respectons les gestes barrières. #prenezsoindevous pic.twitter.com/vJDQmRclQD
Le ministère précise que le gouvernement et les représentants des différents cultes (Conférence des Évêques de France, Assemblée des Évêques orthodoxes, Fédération protestante de France, Union Bouddhiste de France, Conseil français du culte musulman, Consistoire central israélite et Grand rabbinat de France, etc.) vont poursuivre leurs discussions autour de l'organisation de la deuxième phase de confinement d'ici au 15 décembre.