Déconfinement : ophtalmos, gynécos, kinés, à Reims, les spécialistes de santé se préparent

Après plusieurs semaines de confinement où les patients ont massivement déserté les cabinets, les spécialistes de santé se préparent au retour de l’activité. À Reims, pour le déconfinement, ils assurent être prêts.
 

Après « l’effet coiffeur » annoncé, existerait-il un « effet médecin » ? S’il est difficile de prophétiser l’attitude des patients, force est de constater que des retards importants se sont accumulés dans les agendas de nombreux spécialistes, comme les ophtalmologues, les kinésithérapeutes ou encore les gynécologues. Le risque : que ces retards se traduisent pas un déferlement de patients dans les salles d'attente.

À Reims, ces spécialistes de santé ont témoigné sur la manière dont il ressentait la situation et des inquiétudes qu’ils avaient pour les patients. Pour le déconfinement, ils assurent être prêts.


"On sera sûrement obligé de faire un tri"

Profession tristement célèbre pour la longueur de l’attente avant un rendez-vous, les ophtalmos font partie des médecins les moins consultés pendant le confinement. Pour Damien (le prénom a été modifié), la date du déconfinement ce 11 mai marque le grand retour des patients. « Dans tous les cas, on est prêt au cabinet, on a tout le matériel qu’il faut pour appliquer les consignes de sécurité. » Sa principale inquiétude : les retards qui commencent à s'accumuler pour les affections plus graves : « Ce qui peut être problématique, c’est le report des rendez-vous au bloc opératoire. » 
 

Pour certaines affections comme la cataracte, des retards trop importants peuvent aggraver la situation.
- Thierry Bour, ophtalmologue


Président du syndicat des ophtalmologues, Thierry Bour confirme : « Il y a en moyenne 1 million de personnes qui passent ce type d’opération en France. Alors les retards, ça peut devenir un problème si traîne encore quelques mois ». Pour certaines affections comme la cataracte, des retards trop importants peuvent aggraver la situation, assure l’ophtalmologue. « On sera sûrement obligé de faire le tri, entre les rendez-vous d’usage qui seront repoussés chez les personnes âgées, et les problèmes graves qui nécessitent un suivi. »


Pour les urgences "j'arrive à recevoir tout le monde"


Pour le docteur Agnès Royer, "pas d’attente très longue à l’horizon," assure-t-elle. Et pour cause : la gynécologue a poursuivi son activité, de manière plus restreinte, en continuant les suivis de grossesses et en s’occupant des urgences. « Même pour les urgences moins dramatiques, j’ai beaucoup de patientes qui n’hésitent pas à m’appeler. J’arrive à m’arranger pour recevoir tout le monde. » Comme ses confrères interrogés, elle regrette l’effet que le confinement a eu dans un premier temps sur ses patientes. Elles n’étaient pas toujours au courant qu’elles avaient le droit de venir à son cabinet. « J’ai dû en revanche annuler les consultations moins urgentes. À chaque fois, j’appelais directement les patientes, pour leur expliquer la situation. » 

Si au niveau des mesures sanitaires, toutes les précautions sont prises, elle craint tout de même les cas où des patientes renoncent à se présenter au cabinet, par peur du Covid. « Le plus gros risque, c’est qu’il y ait un retard dans les diagnostics, notamment pour les maladies sexuellement transmissibles ou sur les cancers, » ajoute-t-elle. 
 

Chez les kinés, une reprise en douceur 

Au cabinet de kinésithérapie où travaille David Godaillier, tout est encore calme. « Je ne m’attends pas immédiatement à une grosse affluence. Peut-être dans les semaines qui suivent. » Sans possibilité de contact physique avec ses patients, il a rapidement été obligé d’arrêter son activité totalement. « La téléconsultation, c’est très limité dans notre secteur, alors on a complètement arrêté. J’ai hâte maintenant de reprendre. »
 
 

Malgré l’impossibilité de maintenir de la distance avec les patients, il assure que les consultations respecteront les consignes sanitaires.
- David Godailler, kinésithérapeute


« On consulte avec des gants maintenant, on s’adapte, aujoute-t-il. Aussi, on prend le temps de nettoyer et d’aérer entre deux patients, puis de nettoyer les sols tous les matins. » Résultat : les délais de consultations s’allongent, de même que les journées pour David et les trois confrères avec qui il partage le cabinet. Et lui comme eux, jurent ne pas avoir peur des risques d’infection pour eux-mêmes.
 
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