Coronavirus : la téléconsultation pour les kinésithérapeutes, un moyen de prolonger les soins pendant le confinement

La téléconsultation a été autorisée à la mi-avril dernier aux masseurs-kinésithérapeutes. Une avancée selon le conseil départemental de l'ordre de la Marne, qui y voit également un moyen incontournable de prolonger les soins pendant la période de confinement.

"Ne restez pas sans soins, votre état de santé peut se dégrader et ce sera difficile à récupérer." Hélène Cusimano n'y va pas par quatre chemins. La présidente du conseil départemental de l'ordre des masseurs kinésithérapeutes de la Marne accueille l'ouverture de la téléconsultation pour sa corporation d'un très bon œil. Si, depuis ce lundi 27 avril, les cabinets de kinésithérapie sont autorisés à rouvrir, de manière progressive et sous des conditions sanitaires strictes, "pour les soins urgents essentiels et non reportables", la téléconsultation reste un moyen d'assurer le suivi des soins tout en respectant les règles de distanciation sociale. 
 

Assurer le suivi des patients

Pour Mathieu, masseur-kinésithérapeute dans la Marne, l'intérêt de la téléconsultation est de "renforcer le parcours de soins des patients ou encore de continuer leur rééducation". Selon lui, le confinement a amené certains malades à arrêter leurs soins, faute de consultations en cabinet. "Ces personnes devenaient vulnérables", regrette-t-il. C'est pourquoi il a décidé de se lancer dans le télésoin. Il donne l'exemple d'une de ses patientes, atteinte d'une maladie chronique : la spondylarthrite ankylosante, une maladie rhumatismale inflammatoire chronique. "Avec le confinement, cela empirait, a constaté Mathieu. Ça ne remplace pas les consultations mais cela permet d'apporter des solutions."

Le maître-mot, c'est le maintien du lien entre le kiné et le patient. C'est une surveillance, une aide. Dans la kinésithérapie active, c'est ce qu'il nous manquait pour les suivre.
- Hélène Cusimano, présidente du conseil départemental de l'ordre des masseurs kinésithérapeutes de la Marne.

 



Une méthode de consultation efficace, surtout lorsqu'il s'agit de pratiquer des exercices actifs. "Je montre les exercices, je les guide verbalement, puis on le fait ensemble. Il y a le guidage visuel pour faire en miroir", explique Mathieu. Parmi ses patientes, Annie Gondouin, opérée de l'épaule il y a quelques semaines. Suivie pour de la rééducation, elle a besoin de pratiquer des exercices sous la surveillance de Mathieu. "Comme ça, on n'arrête pas les séances. C'est efficace, ça permet d'avoir moins mal", expose la Marnaise. 
 

Des bienfaits psychologiques

Un autre avantage de la téléconsultation pointé par le kinésithérapeute marnais, ce sont les bienfaits psychologiques : "Toute la journée, les patients sont envahis par des informations sur le covid, parfois, ils sont isolés. Pendant la séance de 30 minutes, j'essaie de parler d'autre chose. Avec bonne humeur, c'est primordial. Sans ces séances, ils avaient l'impression d'être abandonnés. On n'a pas ce contact physique, mais on conserve ce contact psychologique."

 


Isabelle Détante consulte le cabinet de Mathieu régulièrement. Quand le thérapeute lui a proposé de poursuivre leurs séances hebdomadaires à distance, elle était un peu dubitative. "Je ne pensais pas que ce serait aussi sympa, se souvient-elle. Au début, je pensais qu'on ne se verrait pas. Finalement, j'ai trouvé la place idéale pour caler le téléphone sur la cheminée, on voit super bien, séance de très bonne qualité." Ces nouveaux rendez-vous virtuels sont également pour elle l'occasion d'économiser un trajet d'une demi-heure et surtout, un moyen de continuer à se motiver. "Le fait que je vois Mathieu tous les vendredis me motive pour poursuivre mes exercices de rééducation durant la semaine. Quand il n'y avait pas ces rendez-vous, je les faisais moins...", admet-elle.


La téléconsultation sous conditions

En revanche, impossible de débuter des soins en téléconsultation. Il faut d'abord que le thérapeute organise une première séance en cabinet ou à domicile, afin d'effectuer un bilan. En fonction des résultats, il pourra mettre en place, ou non, le télésoin. "Par exemple, pour une bronchiolite de bébé, ce n'est pas par téléphone qu'on va pouvoir le régler", précise Hélène Cusimano. Et la présidente de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes de la Marne de préciser : "Par contre, la famille ou les aidants peuvent effectuer des gestes sous la surveillance du thérapeute. Il surveille, corrige le mouvement." 

Évidemment, la méthode nécessite une bonne connexion internet et des outils adaptés, comme un smartphone, une tablette ou un ordinateur équipé d'une webcam. Tous les praticiens sont libres ou non d'accepter les téléconsultations, qui sont réservées aux patients majeurs et aux mineurs accompagnés. Un patient peut également refuser un télésoin. Un outil supplémentaire désormais remboursé par la sécurité sociale comme une consultation classique. 
 

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