Déconfinement: "A partir du 14 mai, c'est débrouillez-vous!": une médecin du CHU de Reims voit son fils privé d'école

Béatrice Fourgeaud, mère de quatre enfants ne décolère pas. Sur le front dans la lutte contre le covid 19 depuis deux mois, la médecin urgentiste au CHU de Reims a appris jeudi 7 mai, que l'un de ses enfants ne serait plus scolarisé alors que c'était le cas depuis le début du confinement. 

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Comme tous les enfants de personnel indispensable à la gestion de la crise sanitaire, ceux de Béatrice Fourgeaud, responsable au CHU de Reims de la régulation avec le 15, sont restés scolarisés pendant toute la période de confinement. "Mon fils en moyenne section de maternelle était scolarisé avec ses deux soeurs en classe de primaire dans une école de Witry-lès-Reims", précise la mère de famille. 
Mais selon les conditions de reprise des classes fixées par la municipalité de Reims, son fils scolarisé ne pourra pas retourner en classe et pour cause son école maternelle rouvrira que pour accueillir les élèves de grande section. 
"J'ai quatre enfants. Deux en primaire, un à la crèche et un en moyenne section de maternelle. Les deux grands peuvent reprendre. Mais j'ai appris jeudi par la directrice de l'école qu'il n'y a avait rien de proposer pour mon fils de quatre et demi" s'indigne la médecin urgentiste.  

 


Pourtant la directrice de l'école maternelle Jules Verne à Witry-lès-Reims a proposé un projet d'accueil pour les enfants de soignants et d'enseignants scolarisés en petites et moyennes sections. Mais le Grand Reims n' a pas donné suite. Sans solution de garde, Béatrice Fourgeaud se tourne aussi vers la communauté urbaine qui lui confirme par mail qu'aucune scolarisation des élèves de maternelles n'est prévue pour le moment. 
  

La solution, c'est débrouillez-vous. C'est incroyable. Je trouve cela très décevant qu'il n'y ait aucune solution pour les petites et moyennes sections. On ne peut pas les laisser tout seul à la maison,
Béatrice Fourgeaud, médecin urgentiste au CHU de Reims


Alors depuis deux jours, la rémoise d'adoption cherche des solutions. La mère de famille a contacté son frère, en chômage partiel, pour garder son fils un jour ou deux jours par semaine. Mais lorsqu'elle jette un oeil à son planning de ces prochains jours, elle se dit qu'il y a des jours où cela va être vraiment compliqué de garder son fils après une garde de 24h. "Avec mon mari pharmacien en clinique, faut qu'on réfléchisse. Il a été quelques jours en télétravail au début mais on lui a demandé de revenir. On va voir si il peut poser des jours", confie t-elle.
Mais pour Béatrice Fourgeaud, responsable de la régulation du 15 au CHU, impossible de s'arrêter de travailler alors que le virus est toujours là. Son service fonctionne déjà à flux tendu depuis le début de la crise sanitaire. "Deux personnes sont déjà en arrêt de travail. Mais il est clair je ne peux pas me démultiplier et à un moment va falloir que je dorme", ajoute t-elle. Comme Béatrice, plusieurs de ses collègues en première ligne depuis des semaines dans la lutte contre le coronavirus se retrouvent dans la même situation aujourd'hui. 

 

120 enfants sans mode de garde

Une situation qui a poussé la direction du CHU de Reims à recenser les besoins en garde d'enfants de son personnel. Tous les employés ont été invité à répondre à un questionnaire en ligne et il en ressort que la demande est beaucoup plus importante que l'offre. Lors d'une réunion du CHSCT ce jeudi 7 mai, la direction a annoncé aux représentants du personnel, "qu'à partir du 11 mai, des difficultés de modes de garde se poseraient pour 120 enfants", selon Bénédicte Dongois, représentante CGT du personnel au CHU de Reims. 
La déléguée syndicale rappelle que depuis le début du confinement, la direction a mis en place au sein de l'hôpital un accueil d'urgence pour les enfants de soignants avant de trouver des partenariats avec des crèches et des écoles.
La solution de garde proposée dans les locaux de l'établissement sera maintenue. "Mais le CHU ne peut proposer que 35 places", déplore la déléguée syndicale. Un véritable casse-tête pour le CHU qui devra peut-être trancher en fonction des soignants indispensable à la continuité de la prise en charge des patients. 
 
Bénédicte Dongois compte surtout sur les élus locaux pour trouver une solution à ses collègues. Il est vrai que lors de sa conférence de presse du mardi 5 mai, Arnaud Robinet avait annoncé  "que pour les familles les plus en difficultés, ses services exploraient toutes les possibilités pour leur offrir des modes de garde dans le respect des règles sanitaires". Et la mairie, suite à notre demande, précise les informations données en début de semaine. 
"Pour la prise en charge des enfants de petite et moyenne section, les parents peuvent s’appuyer notamment sur les multi-accueils de la SPE, de la ville de Reims et d’autres modes de garde (micro crèches, assistantes maternelles). La ville de Reims annoncera des solutions pour aider les parents prioritaires la semaine prochaine, en s’appuyant notamment sur le réseau des Maisons de quartier également", indique la chargée de la communication de la ville de Reims. 





 
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