"Du sur-mesure pour chaque patient" : cette clinique veut mieux prendre en charge les personnes atteintes d'autisme ou de trisomie

Quand on ne peut pas ou alors difficilement exprimer sa douleur ou ce qui ne va pas, comment être bien pris en charge par un médecin ? Pour faciliter les rendez-vous médicaux de personnes atteintes d'autisme ou de trisomie, la polyclinique de Reims Bezannes a mis en place des consultations dédiées. Une charte a été signée le 4 avril dans ce cadre.

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Aller chez le médecin va parfois de pair avec une certaine appréhension. Mais quand on est atteint d'un handicap, et qu'on a des difficultés pour parler, cela peut vite être encore bien plus compliqué. Pour simplifier le plus possible le parcours des patients, la polyclinique Courlancy Reims Bezannes, dans la Marne, a mis en place un fonctionnement particulier.

La spécificité est que c'est le praticien qui va vers le patient et non pas l'inverse. Une salle de consultation dédiée a été installée à proximité de l'accueil de la polyclinique. "Le lieu unique est là pour pouvoir proposer une bulle bienveillante et accompagner à la fois le patient, mais aussi son entourage en créant un climat de confiance, explique Astrid Penoy, coordinatrice médico-administrative d'Handi-Cap Courlancy Bezannes. L'idée est vraiment que le patient se sente bien, qu'il puisse revenir et ne pas être bloqué par ça."

"On s'adapte toujours aux patients"

"Notre patientèle, ce sont des patients qui ne parlent pas ou peu et qui peuvent être non compliants aux soins, c'est-à-dire pour lesquels il faut des aménagements", ajoute la coordinatrice. "On est typiquement sur des patients autistes, trisomiques, qui ont un polyhandicap ou de la déficience intellectuelle. Par contre, on ne s'adresse pas à des personnes qui peuvent être atteintes de la maladie d'Alzheimer ou des maladies neurodégénératives."

L'instauration d'un climat de confiance et la création d'un lien permettent de mieux préparer le patient à sa prise en charge. On nous promet du "sur-mesure pour chaque patient". Cela passe par exemple par une adaptation de la puissance de la lumière de la salle de consultation, ou encore par des consultations bien plus longues que traditionnellement pour ne pas brusquer. "On s'adapte toujours aux patients et pas l’inverse", indique Astrid Penoy.

Le dispositif a été mis en place en janvier 2022, sous l'impulsion du docteur Pierre Lefort, et suit une centaine de patients, surtout de la Marne, mais aussi des départements limitrophes. Les praticiens sont les spécialistes de la polyclinique. Ils sont 70, de toutes les spécialités, à s'être portés volontaires pour assurer ces consultations. Pour les patients, il n'y a pas de dépassements d'honoraires. "La consultation est au tarif de base de la Sécurité sociale. Et tout est pris en charge comme une consultation lambda. Le patient ne débourse rien", précise la coordinatrice.

Si des examens supplémentaires sont nécessaires, les patients peuvent bénéficier de la proximité du plateau technique de la clinique, mais aussi d'autres partenaires tout proches comme le centre d'imagerie médicale Prim ou le pôle ophtalmologique de Champagne.

Un financement par l'ARS

Le dispositif Handi-Cap peut compter sur un financement de l'Agence régionale de santé du Grand Est, dans le cadre de son Fonds d'intervention régional, pour assurer son fonctionnement au quotidien et son équipement technique. 

Jeudi 4 avril, Handi-Cap et plusieurs autres acteurs ont signé la charte Romain Jacob, dédiée à la prise en charge du handicap dans le parcours de soin. Une signature en présence notamment du président de la Fédération de l'Hospitalisation Privée, Lamine Gharbi, et du président de la Fédération Hospitalière de France et maire de Reims, Arnaud Robinet.

"On veut marquer le coup, mais on s'engage vraiment sur l'avenir en tissant un lien et un réseau, spécifiquement avec l'hôpital. On travaille déjà avec lui, mais on a déjà des perspectives d'après avec le CHU, avec les institutions, avec les médecins traitants", explique Astrid Penoy.

Au sein du centre hospitalier universitaire de Reims, une autre structure dédiée à la prise du handicap existe. Baptisée Handi-Relais, elle a un fonctionnement différent. Mais les deux structures collaborent, par exemple, pour faciliter la réalisation rapide d'examens.

La charte Romain Jacob a été signée par le CHU en 2016. Elle prévoit notamment de "valoriser l'image que la personne en situation de handicap perçoit d'elle-même", d'"intégrer la santé au parcours de vie des personnes en situation de handicap", ou encore de "faciliter et développer l'accès aux soins ambulatoires".

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