François Geffray était graphiste à son compte. Il avait son agence à Reims, "Studio François Geffray". Aujourd’hui, il se présente comme acteur et modèle pour des photos d’art et de publicité. Il reconnaît s’être redécouvert, à travers le regard des photographes.
Son agence de graphiste avait de quoi l’occuper, mais même pendant sa vie active, François Geffray, 70 ans, raconte avoir toujours eu le goût du théâtre et celui des rencontres. Après 25 ans passés dans son agence, François Geffray a consacré six années de sa vie à être animateur fluvial et guide touristique.
Le théâtre amateur a aussi accompagné son parcours, avec du "one man show" en parallèle. A 45 ans, il avait monté un atelier théâtre avec de jeunes travailleurs. Il a perpétuellement entretenu un rapport avec l’animation, les interventions, pour des anniversaires ou des entreprises.
C’est à la retraite, fort de ces expériences qu’il a eu l’envie de poser pour des photographes, de tourner dans des films. Il s’est alors inscrit dans des agences de mannequins, à Paris. Il a ouvert un compte sur Instagram, et peu à peu, "ça a fait boule de neige", raconte-t-il.
Rester inactif, pas question !
Rester inactif, le septuagénaire ne l’envisage pas. "C’est une idée que je ne supporte pas. A tout âge, il peut y avoir des opportunités. On peut avoir plusieurs vies dans une vie. Cela me permet de rester en vie", ajoute–t-il en riant.
Et pour rester en forme, François Geffray s’entretient. Il fait du sport, du vélo d’appartement notamment. "Il faut être tonique, avoir une hygiène de vie, une belle peau. Il faut boire de l’eau, transpirer, rester dynamique. C’est un besoin. Le corps, c’est un peu un outil de travail. Le bien-être, une bonne forme psychologique, ça compte".
Sa barbe, il en joue, à des longueurs différentes. "C’est une sécurité", dit-il. "Cela cache les défauts, on joue de la barbe, ça donne un mouvement, une attitude. C’est aussi mon outil, et ça donne un look". Son look a permis à François Geffray de faire de la figuration au cinéma, dans "J’accuse" de Roman Polanski, ou encore dans la série "Le bazar de la charité".
Des rencontres
Pour celui dont les traits, les postures, le regard, séduisent les photographes, "il n’y a pas de petites expériences. Ce qui compte, c’est le relationnel, avec toutes sortes de gens. Avant, je n’avais pas le temps, confie-t-il. Les gens, les artistes que je rencontre sont généreux, tolérants, ça me plaît. Ce qui reste toujours, c’est une forme d’amitié".
La première fois que j'ai découvert une série de portraits qui m'étaient consacrés, j'ai été surpris. Oh la vache, je ne me voyais pas comme ça !
François Geffray, modèle
"J’aime collaborer avec les photographes", dit-il. Théo Wallyn, photographe qui l’a rencontré sur Instagram, le confirme : "C’est une force de propositions, et il a la gueule de l’emploi. Avec sa belle expérience d’acteur, son physique qui va bien, il est à l’aise. Il sait jouer de tout ça".
Une mise à nu
"La première fois que j’ai découvert une série de portraits qui m’étaient consacrés, j’ai été surpris. Oh la vache, je ne me voyais pas comme ça ! Puis je me suis habitué. Poser pour un photographe relève du domaine de l’intime. C’est un peu une mise à nu. C’est intéressant de voir le choix du photographe, son regard à lui. La façon d’éclairer fait découvrir une autre face de soi. C’est aussi valorisant, j’en suis fier.".
Il faut être tonique, avoir une hygiène de vie, une belle peau. Il faut boire de l'eau, transpirer, rester dynamique.
François Geffray, modèle
Sur les clichés, François Geffray peut se montrer drôle, triste, mélancolique parfois. Son goût du jeu le permet. Il sait que les photographes recherchent une forme de beauté, mais aussi des ressources, des propositions de poses chez leurs modèles. Collaborer avec eux lui plaît.
Celui qui est devenu modèle reconnaît que son expérience de graphiste l’a aidé. Il a su choisir de belles photos, et ceux qui avaient une démarche artistique. "Si je n’avais pas de retraite, je n’en vivrais pas. Ce que je recherche, c’est le côté social, les connaissances. Acteur, modèle, je continuerai jusqu’à ma mort, garantit-il, en tout cas, le plus longtemps possible."