Ils ont changé de vie. Ma nouvelle vie de créatrice de jus de fruits

Après 20 ans passés dans les ressources humaines, la Rémoise Béatrice Mahu s'est lancée, à 52 ans, dans la fabrication de jus de fruits et légumes, frais et locaux. Une reconversion vivifiante.

Un cadeau peut-il changer votre vie ? A cette question, Béatrice Mahu peut répondre oui. Il y a trois ans, son mari Alain lui achète "sans occasion particulière" un extracteur à jus. "J’ai trouvé ça super génial d’associer les fruits, les légumes, et de voir au bout ce qu’il en ressortait, se souvient cette Rémoise. J’ai été bluffée par les différentes couleurs et les saveurs. Puis je me suis demandé si je ne pourrais pas en faire mon activité professionnelle ?"

A 50 ans passés, la Marnaise rêve de changement. Elle a passé plus de 20 ans dans les ressources humaines, au service paye notamment d'une grande maison de champagne, et s'en est lassée. "La paye, c’est un domaine très routinier, on fait toujours la même chose, déplore-t-elle. Les payes, il faut qu’elles tombent tous les 30 du mois. Là j’avais envie de faire autre chose." A la suite d'une rupture de contrat, elle se lance dans un stage de développement personnel qui l'aide à savoir ce qu'elle veut faire, et surtout ce qu'elle ne veut plus faire.
  

"Un pas en avant, deux en arrière"

Pendant deux-trois ans, l'idée mûrit dans un coin de sa tête. Mais Béatrice Mahu hésite encore à se lancer. "Je faisais un pas en avant, mais au bout du compte j’en faisais deux en arrière, je n’étais pas encore prête", se souvient-elle. Le changement l'angoisse, l'indépendance aussi. "On a quand même un certain confort quand on travaille pour une entreprise, admet-elle. Du coup, se retrouver indépendant, c’est assez compliqué au début, ça peut faire peur."

Je me disais, si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais et si je ne le fais pas, je vais le regretter.
- Béatrice Mahu, créatrice des jus de Béa

Mais son besoin d'exercer une activité où elle se sent enfin en accord avec elle-même prend le pas sur ses inquiétudes. Elle enchaîne plusieurs formations, de naturopathe d'abord, mais aussi de création d''entreprise avec Pôle Emploi. Elle déniche un local dans le quartier Saint-Remi, à Reims, pour y installer son entreprise. "Là où j'ai grandi", tient-t-elle à préciser. Son mari électricien s'attelle aux travaux et transforme le lieu en atelier.

"J’ai été aidé par la Chambre des métiers pour monter mon entreprise, mais ça a été quand même compliqué, avoue la Rémoise. J’ai eu du mal à choisir la structure de la société, à établir mes prix de vente. Je ne suis pas du tout commerciale à la base, j'ai dû m'y mettre."
  

Une affaire de famille

Toute sa famille la soutient dans sa reconversion. "Ma fille, étudiante en marketing, m'aide pour la communicationMon mari, lui, s'occupe du site internet." En juillet 2019, son entreprise est officiellement créée. Baptisée Les Jus de Béa, elle propose des jus de fruits et de légumes frais, "pressés du matin pour une livraison l'après-midi". "Sans conservateur, sans colorant ou exhausteur de goût", ajoute-t-elle. Les dates limite de consommation (DLC) sont très courtes car les jus sont préparés à la demande et pasteurisés à froid. "Le seul procédé qui permet de conserver les vitamines et les nutriments".

 

Adepte de la médecine douce et du bien-être, ses jus portent le nom d'une pierre, comme le quartz, l'ambre ou l'émeraude. "J'ai cherché pour chaque jus une pierre de la même couleur et qui possède à peu près les mêmes vertus", explique-t-elle. Car chaque jus a une vertu thérapeutique : drainant, détoxifiant, énergétique, hydratant ou encore anti rhume".

Je voulais avoir une indépendance de penser, d'agir, de gérer ma société telle que je l’entends. On n’a pas ça quand on travaille en entreprise pour quelqu’un.
- Béatrice Mahu, créatrice des jus de Béa


Des jus frais et locaux

Ses fruits et légumes proviennent de producteurs locaux, pour la plupart bio, qui sont situés à Muizon, aux Mesneaux et dans l'Aisne, "dans un rayon de moins de 30 kilomètres". "Je m'approvisionne au coup par coup, en fonction des commandes." Elle n'a pas de stock, ni de boutique, son atelier sert juste de point de livraison. "Les jus doivent être commandés 24 ou 48 heures avant, ce qui me permet de garantir une fraîcheur absolue et de ne pas gaspiller."

Béatrice Mahu ne se dégage pas encore de salaire. Les débuts ne sont "pas fulgurants", concède-t-elle. "Il faut se faire connaître."  Ses produits sont vendus directement sur son site internet, mais aussi sur des salons. Elle travaille également avec des entreprises, des comités d'entreprise et veut se tourner davantage vers l'événementiel, pour les professionnels mais aussi les particuliers. "Je peux proposer une animation autour des jus lors d'un mariage, d'un anniversaire ou d'une réunion familiale", détaille-t-elle.

Malgré ces difficultés, elle savoure sa nouvelle vie. Et n'a qu'un seul regret : "De ne pas s'être lancée plus tôt".
 

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