Intelligence artificielle : quel impact environnemental pour cette révolution technologique ?

L'intelligence artificielle prend de plus en plus de place dans nos usages numériques. Mais quel impact cette technologie a-t-elle d'un point de vue environnemental ? Nous avons interrogé le vice-président de l'université de Reims Champagne-Ardenne en charge de l'intelligence artificielle.

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ChatGPT, Google Gemini, Microsoft Copilot… Les outils d'intelligence artificielle (IA) générative sont de plus en plus présents dans notre quotidien numérique. Ces outils permettent d'accomplir des tâches plus efficacement, mais on peut se questionner sur leur impact environnemental, notamment en raison de leur grande consommation énergétique.

Du 14 au 18 octobre, l'Université de Reims Champagne-Ardenne organise une semaine de conférences et d'ateliers sur l'intelligence artificielle, pour répondre aux nombreuses questions que pose ce domaine. À cette occasion, nous avons interrogé Vincent Vuiblet, premier vice-président de l'université délégué à l'intelligence artificielle. 

"L'intelligence artificielle est très énergivore, pour deux raisons, explique celui qui est également directeur de l’Institut d’intelligence artificielle en santé. D'abord, parce que les algorithmes utilisés ont nécessité énormément de données et de puissance de calcul pour pouvoir être développés, entraînés. La deuxième raison, c'est que l'utilisation de l'intelligence artificielle -  et en particulier l'IA générative - va faire tourner de grands modèles de langage très consommateurs d'énergie."

Preuve de l'importance cruciale de l'énergie pour le développement de l'IA, plusieurs géants du secteur ont annoncé dernièrement avoir passé des accords avec des fournisseurs d'électricité. Fin septembre, Microsoft a dévoilé un partenariat avec le groupe américain Constellation Energy qui prévoit la réouverture d'un réacteur d'une centrale nucléaire aux États-Unis. Le 14 octobre, Google a lui annoncé acheter de l'électricité produite à partir de nucléaire à la start-up américaine Kairos Power, qui utilise de petits réacteurs de nouvelle génération.

Les leviers pour limiter l'impact

Pour Vincent Vuiblet, il existe trois leviers pour limiter l'impact environnemental de l'IA. Il cite d'abord "l'amélioration de la performance" des matériels informatiques utilisés, notamment pour ce qui concerne consommation énergétique. "On voit qu'en quelques années, on a réussi à améliorer l'efficience, c'est-à-dire le rapport entre la performance et la consommation énergétique de ces matériels informatiques".

"Le deuxième point, qui est extrêmement important, est de développer des algorithmes les moins énergivores possibles." Des recherches toutes récentes pourraient amener d'importants progrès sur ce point. "Une grande publication a identifié une méthode qui réduit de 90 % le coût énergétique de l'entraînement d'un réseau d'IA générative."

Le troisième levier est pour lui l'éducation de tous dans l'utilisation des outils d'intelligence artificielle. "Elle doit être raisonnable et responsable. Il y a des situations où l'IA générative va nous permettre d'atteindre une efficience supérieure. Par contre, générer une image ou demander de nous raconter une histoire, peut-être que ce n'est pas une utilisation qui est responsable."

On peut se dire : est-ce que la requête que je m'apprête à faire va être suffisamment importante pour justifier l'impact environnemental qu'elle a ?

Vincent Vuiblet, université de Reims Champagne-Ardenne

"Il y a une partie qui doit être de la responsabilité de ceux qui nous proposent des outils, et on n'a pas beaucoup de leviers dessus. Par contre, on a toutes et tous une responsabilité sur l'impact par la responsabilisation dans l'utilisation des outils d'IA."

Il ne faut toutefois pas pointer du doigt l'IA, en oubliant le reste. "Dès qu'on va utiliser un service en ligne quel qu'il soit, ça a un coût environnemental", rappelle Vincet Vuiblet. Il souligne aussi que l'impact environnemental vient surtout du matériel. "La consommation liée au numérique est très majoritairement liée aux équipements, pour presque les deux tiers. La part liée aux centres de calcul est très minoritaire."

Enfin, il faut garder en tête que si l'usage du numérique a un impact environnemental indéniable, il reste marginal par rapport à d'autres domaines comme l'alimentation ou les transports. En 2022, l'Ademe, l'agence de la transition écologique, indiquait que "2,5% de l’empreinte carbone de la France est liée au numérique".

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