Des maires de grandes villes françaises étaient rassemblés à Reims en cette fin de semaine pour les Journées nationales de France Urbaine. Ils proposent "12 mesures d’urgence pour lutter contre les fractures sociales et territoriales".
Reims accueillait en cette fin de semaine les Journées nationales de France Urbaine. Cette association regroupe les maires des plus grandes villes de France et les présidents des plus grandes intercommunalités, de toutes sensibilités politiques.
L'événement s'est achevé ce vendredi 23 septembre au centre des congrès de Reims, par un discours de la présidente de France Urbaine et maire PS de Nantes Johanna Rolland. Une prise de parole à laquelle a notamment assisté le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu.
Douze mesures pour "répondre à l'urgence"
Dans un communiqué transmis à l'issue du rassemblement, l'association formule "12 mesures d’urgence pour lutter contre les fractures sociales et territoriales". Ces mesures sont les suivantes :
- "Mettre en place des dispositions pour les collectivités les plus impactées par l’explosion du coût de l’énergie, et qui sont aussi les plus engagées dans les investissements pour accélérer l’atténuation et l’adaptation des territoires au changement climatique ;
- Favoriser l’accélération des investissements des collectivités territoriales en faveur de la transition écologique, tout en les associant à l’exigence de maîtrise des dépenses publiques ;
- Donner une réalité financière aux contrats de transition écologique par l’abondement par l’Etat d’une enveloppe globale, fongible et pluriannuelle ;
- Déléguer aux territoires urbains volontaires les crédits d’aide à la rénovation énergétique, tels que MaPrimeRénov’ et le programme SARE, en s’inspirant du modèle des aides à la pierre ;
- Ne pas supprimer la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) pour ne pas déséquilibrer les budgets des collectivités et les relations avec le tissu entrepreneurial local ;
- Rendre réellement incitative la fiscalité portant sur les logements vacants pour une remise sur le marché des résidences principales ;
- Déléguer aux territoires urbains volontaires les crédits « prévention spécialisée » et « réussite éducative » du BOP 147 ;
- Engager un plan ambitieux de lutte contre les pauvretés et les précarités à partir des bassins de vie et d’emploi ;
- Assurer un continuum de sécurité et de justice par une répartition territorialisée des effectifs de police et de justice prenant en compte les réalités démographiques et délictuelles ;
- Renforcer, dans les Zones à faibles émissions, le soutien financier aux alternatives à l’autosolisme, et déléguer aux territoires la gestion de ces aides pour plus d’acceptabilité et d’efficacité ;
- Reconnaître l’exception alimentaire dans la commande publique pour faciliter l’approvisionnement en produits durables et de proximité dans la restauration collective publique et soutenir la transition vers la résilience agricole et énergétique ;
- Apporter une réponse collective et pérenne à la crise de recrutement qui touche les métiers de la prévention, de l’animation, du soin, de l’autonomie et du lien social : il est urgent de reconnaître, valoriser et former les personnels de ces secteurs qui font notre cohésion nationale"
"Face à l’urgence, nous ne pouvons en rester à l’incantation", ajoute le communiqué. Les élus se disent "prêts à intensifier leur action au service des transitions" et demande à l'État "d'être à la hauteur des enjeux".
La fin de ces Journées nationales coïncidait avec l'organisation partout dans le monde, mais aussi à Reims, de manifestations pour le climat ce vendredi 23 septembre. Dans la plus grande ville de la Marne, plus d'une centaine de personnes se sont réunies devant la mairie juste avant midi pour une opération symbolique de die-in. Comme un symbole d'agonie, ils se sont allongés pour réclamer aux autorités une prise en compte urgente des enjeux climatiques.