Elle avait 46 ans et vivait non loin de Reims, à Cormontreuil. Ce samedi 14 septembre 2024, elle est la 99e femme en France cette année à mourir des violences infligées par son compagnon. Ce dernier a retourné contre lui et est décédé des suites de ses blessures.
À l'heure où, partout en France, des manifestations avaient lieu en soutien à Gisèle Pélicot, victime des viols organisés par un mari bourreau, une femme est morte, à Cormontreuil, dans la Marne, tuée par son compagnon.
Les faits se sont produits en début de matinée, ce samedi 14 septembre, au 8 de la rue Paul Doumer à Cormontreuil, un quartier très calme. Une femme de 46 ans est morte en début de matinée, tuée par son conjoint, par arme blanche. Ce dernier, âgé de 51 ans, a retourné le couteau contre lui et les voisins affirment l'avoir vu sortir de la maison, transporté par les services d'urgence. Son pronostic vital était engagé. Le procureur nous apprend ce dimanche 15 septembre que l'auteur des coups est mort des suites de ses blessures au CHU de Reims.
"L'enquête se déroulera comme toute enquête liée à des faits de féminicide. Ce que l'on sait aussi, c'est que ce couple n'a pas d'antécédent de violences conjugales. Je ne peux vous en dire plus pour ne pas perturber l'enquête en cours", explique Mathieu Dufour, secrétaire départemental adjoint Marne du syndicat Alliance Police.
Trois enfants à prendre en charge
Le couple a trois garçons de 4, 9 et 11 ans, "des enfants qui étaient à l'intérieur de la maison, mais qui n'ont pas assisté au drame", précise le procureur de la République de Reims, François Schneider, joint par téléphone. Il explique aussi que les faits se sont déroulés dans la salle de bain, dans la baignoire où les coups de couteau ont été infligés. "C'est un couple connu par les services de police mais pour tout autre chose, explique encore François Schneider, et notamment pour exercice illégal de la médecine et des faits de violences qui n'ont rien à voir avec de la violence conjugale".
Il faut absolument que dès lundi, les enseignants soient préparés à recevoir ces enfants. Qu'ils aient les mots et qu'ils sachent ce qui s'est passé. C'est vraiment cela notre travail aujourd'hui.
Marion Demay, 3e adjointe Education et petite enfance, mairie de Cormontreuil
La municipalité de Cormontreuil envisage de mettre en place une cellule d'écoute psychologique. Mais le plus urgent est de prendre en charge les enfants du couple. "Nous savons qu'il y a trois enfants, avec trois niveaux scolaires différents, affirme Marion Demay, 3e adjointe en charge de l'éducation et la petite enfance à la mairie de Cormontreuil. Un en maternelle, un en primaire et le dernier au collège. Notre rôle est d'informer nos deux écoles, maternelle et primaire, et nous avons tout de suite prévenu le directeur et la directrice. Il faut absolument que dès lundi, les enseignants soient préparés à recevoir ces enfants. Qu'ils aient les mots et qu'ils sachent ce qui s'est passé. C'est vraiment cela notre travail aujourd'hui. Ils sont donc informés et sont entrés en contact avec leur inspecteur de l'éducation nationale pour savoir ce qu'ils vont pouvoir mettre en place pour l'accueil de leurs classes. De nombreux parents sont déjà au courant et leurs enfants aussi sûrement". La municipalité a aussi prévenu les coordonnateurs du périscolaire qui devront aussi faire face à la situation. "Nous avons proposé aussi à ces deux directeurs de mettre en place une cellule psychologique, si besoin. Mais tout cela doit être validé par l'inspecteur d'académie".
Pour le plus grand des enfants, scolarisé au collège, la démarche est plus complexe car il n'est pas au collège de Cormontreuil.
Cette maman est morte sous les coups de couteau de son conjoint à Cormontreuil, près de Reims dans la Marne. Presque en même temps, un autre féminicide a eu lieu ce samedi 14 septembre à Carvin dans le Pas-de-Calais.
Elles avaient 46 et 43 ans. Elles sont les 99e et 100e victimes de féminicide en France en 2024.