Le frère de l'infirmière assassinée au CHU de Reims interpelle le gouvernement dans une lettre ouverte : "j’ai besoin de réponses"

Dans une lettre adressée à la députée Laure Miller ( Renaissance) et au gouvernement, Luc Thibaut soulève "une faille dans le fonctionnement de la justice française et dans le fonctionnement de l’Etat", qui a coûté la vie à sa sœur le 22 mai 2023.

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"Comment être sûr que Franck Freyburger ne réitère pas un assassinat ou toute autre violence dans les années à venir ?" La question est posée par Luc Thibaut, dans une lettre adressée à la députée Renaissance de la Marne Laure Miller. Le 22 mai 2023, sa sœur, Carène Mezino s'est faite assassiner (coups de couteau) au CHU de Reims où elle était infirmière, par un homme ayant déjà commis une tentative d'homicide en 2017.

Dans un courrier adressé à la députée et au gouvernement, le frère de la défunte soulève "une faille dans le fonctionnement de la justice française et dans le fonctionnement de l’Etat", qu'il détaille à travers six questions. Parmi elles figurent deux interrogations majeures :

  •  Comment Franck Freyburger, un homme qui a déjà commis des actes de tentatives d’assassinat sur des infirmières en 2017, était en liberté le 22 mai 2023 alors que son procès pour les faits de 2017 n’était pas terminé ?

  •  Comment le corps psychiatrique qui trouvait Franck Freyburger en bonne santé mentale avant d’assassiner ma sœur, peut être le seul maître de son jugement ? Comment être juge et partie ?

Interpeller les "décideurs et acteurs de nos lois et fonctionnements"

À travers ces questions, un espoir : interpeller les "décideurs et acteurs de nos lois et fonctionnements". La requête de Luc Thibaut est claire : "j’ai besoin de réponses, que justice soit faite au nom de ma sœur et d’avoir la certitude que ce type d’actes violents ne se reproduisent plus".

Il conclut d'ailleurs sa lettre par un appel, en résonance particulière avec ce drame : "celui de protéger nos soignantes et soignants si importantes et importants dans notre modèle français de santé et dans la société que nous souhaitons".

Face au micro de France 3, l'auteur de la lettre développe : "ce qui me met en colère aujourd'hui, c'est qu'on veuille le faire passer pénalement irresponsable. Une abolition du discernement, ça veut dire quoi ? Qu'il ne sera pas jugé. Moi, je veux un jugement. La juge nous a expliqué que s'il n'est pas jugé, ce sont les psychiatres qui s'occupent de lui administrer un traitement adapté et qui le mettent en détention dans leurs unités pour une durée plus ou moins limitée, mais la justice n'intervient plus du tout là-dedans. On peut donc le revoir très rapidement".

Je veux que cet homme ne recommence pas, et là, on ne nous l'assure pas

Luc Thibaut

Un procédé qui inquiète particulièrement Luc Thibaut, qui souligne que "le psychiatre qui le suivait voulait enlever sa tutelle et sa curatelle avant que l'affaire de 2017 ne soit jugée".

Il ajoute : "si la justice n'intervient pas, toute l'enquête de police et tout ce que les magistrats ont fait sera mis à la poubelle. Il y a quand même une enquête qui a été réalisée complètement, et aujourd'hui, justice n'est pas faite. Cette lettre sert à démontrer qu'il y a des points d'ombres dans cette affaire et qu'en aucun cas, les psychiatres peuvent être juges et partie. Je veux que cet homme ne recommence pas, et là, on ne nous l'assure pas".

Après avoir "diffusé partout" la lettre, Luc Thibaut a demandé à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet de la lire dans l'hémicycle. Son objectif : faire évoluer la loi et éliminer les zones d'ombre évoquées. "Ma sœur et moi étions très fusionnels, nous partagions beaucoup de choses, nous avons des enfants du même âge... Dans mon état d'esprit, je ne veux pas la laisser tomber, et je ne veux pas que son crime soit impuni", conclut-il, déterminé à se faire entendre.

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