En début de semaine, un jeune homme a été passé à tabac par un groupe d’individus, à Reims (Marne). Une enquête a été ouverte pour violence et séquestration.
Les images sont d’une rare violence. En début de semaine, en cette mi-octobre 2023, un jeune homme s’est fait brutalement agresser par plusieurs individus. La scène a été filmée et postée sur les réseaux sociaux. Au sol, l’adolescent étendu de tout son long est quasiment inconscient. Des coups de pied lui sont assenés à la tête.
Sur une autre vidéo que nous avons pu visionner, on peut voir le début de l’agression. Le jeune homme est déshabillé, entouré par au moins six jeunes et coincé contre un mur. Il est humilié, insulté puis roué de coups, dont plusieurs à la tête, avant de se recroqueviller au sol. D’autres personnes, postées en retrait, donnent l'impression de faire le guet, dans ce qui semble être un parking.
Le mobile reste à déterminer. Contacté, le procureur de la République de Reims, François Schneider, n’a pas souhaité s’exprimer sur l’affaire en cours. Selon nos informations, l’agression serait survenue sur fond de rivalités de quartier.
Aucune interpellation
La victime gravement blessée a été hospitalisée. Ses jours ne sont pas en danger. Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour “violence en réunion et séquestration”. L'adolescent a pu être entendu. La sureté départementale, en charge de l’affaire, cherche à identifier et à appréhender les auteurs de cette agression. Pour l’heure, aucune interpellation n’a eu lieu.
Filmer une agression est appelé "happy slapping", ou vidéolynchage. Cette pratique n'est pas récente, mais a pris une ampleur particulière avec les réseaux sociaux qui facilitent la diffusion des images. Depuis 2007, celui qui filme les violences sans y participer est considéré comme complice par le code pénal.
L'article 222-33-3 précise ceci : "Est constitutif d'un acte de complicité des atteintes volontaires à l'intégrité de la personne [...] le fait d'enregistrer sciemment, par quelque moyen que ce soit, sur tout support que ce soit, des images relatives à la commission de ces infractions". Les peines encourues sont égales à celles des auteurs des violences. La simple diffusion des images est elle punie de "cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende".
En 2021, un jeune majeur avait été condamné à Reims à six mois de prison avec sursis quelques jours après avoir filmé et diffusé les images de l'agression de trois lycéens dans le centre-ville. Il lui était également reproché de s'être introduit dans un établissement scolaire en étant porteur d’une arme. Lors de son interpellation dans son lycée, un poing américain avait en effet été retrouvé dans ses affaires.