Reims : un lycéen de 18 ans condamné pour avoir filmé et diffusé sur le web une agression d'adolescents

Cinq jours après l'agression de trois lycéens à Reims par deux mineurs et un majeur, la première condamnation est tombée ce mardi 16 mars. Un jeune majeur a écopé de six mois de prison avec sursis probatoire.

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L'affaire a agité une partie des lycées rémois et les réseaux sociaux sur lesquels la vidéo de l'agression a été amplement diffusée. A l'issue d'une garde à vue débutée ce lundi ce lundi 15 mars, trois élèves d'un établissement scolaire ont été mis en examen et même condamné pour le seul majeur du groupe. Il a écopé d'une peine de six mois de prison avec sursis probatoire. Le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette a fait le point sur cette enquête. Voici sa déclaration.

A la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux de deux vidéos, l’une présentant un certain nombre de jeunes faisant du chahut dans la cathédrale de Reims, et l’autre présentant des jeunes en train d’être violentés, et de deux signalements émanant de deux lycées rémois, le parquet de Reims a ouvert une enquête confiée au commissariat de Reims des chefs de violences aggravées, captation d’images et diffusion d’images de violences volontaires sur les réseaux sociaux. L’enquête a permis de faire le lien entre les deux vidéos et d’entendre 3 mineurs victimes de violences appartenant à trois lycées rémois et un certain nombre de témoins.

Il apparaissait qu’un groupe de jeunes lycéens avait décidé le dix mars de faire du chahut dans la cathédrale de Reims, l’explication fournie étant celle du désœuvrement et de l’ennui lié à la période actuelle, et de filmer leurs exploits. Les responsables du diocèse entendus ont fait savoir qu’aucune dégradation n’avait été commise, et aucune plainte n’a été déposée. Ces agissements ont été filmés par l’un des membres du groupe et diffusés sur les réseaux sociaux dès le 10 mars au matin.

"Pour les corriger physiquement"

Ce comportement, jugé insultant pour la religion par un autre mineur appartenant à un autre lycée, a conduit ce mineur à menacer plusieurs des jeunes participants et à leur imposer de venir à proximité de la place du Boulingrin à Reims le onze mars en début d’après-midi dans le but de les corriger physiquement. L’enquête a rapidement permis d’identifier les auteurs des violences, et celui qui avait filmé et diffusé l’enregistrement de ces violences. Trois mineurs violentés et leur famille ont été entendus: un seul des mineurs et sa famille a souhaité déposer plainte et a accepté d’être vu par un médecin lui octroyant huit jours d’incapacité totale de travail.

Deux mineurs, de nationalité russe,  et un majeur, de nationalité française, ont été interpellés le 15 mars, à son domicile pour l’un d’eux, et pour les deux autres dans l’établissement scolaire qu’ils fréquentent sur Reims (ils sont tous les 3 issus du même établissement scolaire, différent de ceux des victimes et ne semblent pas particulièrement connaître les victimes). A l’occasion de cette interpellation, le majeur a été trouvé porteur au sein de l’établissement scolaire d’un poing américain. Cette infraction lui a également été reprochée. Le mineur, qui avait menacé les 3 jeunes, a reconnu avoir voulu donner une correction aux 3 adolescents dans la mesure où leur comportement, selon, lui était moralement condamnable et portait atteinte à la fois à un lieu particulier, la cathédrale de Reims, et à la religion et aux chrétiens, se disant lui-même croyant et de confession orthodoxe.

Il reconnaissait avoir violenté les trois mineurs. Le second mineur, admettait avoir porté des coups, mais disait qu’il avait profité de l’occasion pour participer aux violences, estimant que dans un passé récent les victimes l’avaient insulté. Il niait tout mobile religieux à son geste ou toute préméditation de sa part. Le majeur admettait avoir filmé la scène de violences, l’avoir diffusée, sans mobile et motif particulier. Il admettait également avoir été porteur d’un poing américain à l’intérieur de l’établissement scolaire qu’il fréquentait. Les 3 étaient inconnus des services de justice, et regrettaient leur comportement.

Complicité de violences aggravées

Ils ont été déférés ce jour au parquet de Reims: Le majeur, âgé de 18 ans à peine, poursuivi pour complicité de violences aggravées (l’enregistrement d’images violentes étant l’élément de la complicité de violences), diffusion de ces images de violences, introduction dans un établissement scolaire en étant porteur d’une arme, a été condamné ce jour dans le cadre d’une procédure dite de “plaider-coupable défèrement” à la peine de six mois d’emprisonnement avec sursis probatoire pendant 2 ans avec interdiction d’entrer en contact avec les victimes, interdiction de se rendre aux abords des établissements scolaires des victimes, obligation de soins et obligation d’indemniser les victimes.

Il lui est en outre fait interdiction durant cinq ans de porter une arme soumise à déclaration ou autorisation (peine obligatoire). Les deux mineurs, poursuivis pour violences aggravées (la réunion et la préméditation) ont été présentés au juge des enfants du tribunal judiciaire de Reims en vue de leur mise en examen pour des faits de violences aggravées (la réunion et la préméditation). Agés de plus de 16 ans, il a été requis contre eux leur placement sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’enquête qui se poursuit à présent sous l’autorité du juge des enfants. Le juge des enfants, en plus d’une mesure de liberté surveillée préjudicielle (c’est-à-dire le suivi des deux mineurs par un éducateur), les a placés, conformément aux réquisitions du parquet ; sous contrôle judiciaire avec notamment obligation d’assiduité scolaire, interdiction de contact avec les victimes,  et interdiction de se rendre aux abords des établissements scolaires des victimes.

                                                                            

                   

 

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