Les derniers instants d'une des plus importantes collections de radio de France bientôt vendue aux enchères

Ce vendredi 8 décembre, près de Reims, une collection de 1 200 objets a ouvert ses portes aux passionnés de radio avant que la collection soit mise en vente aux enchères le lendemain. Une ultime visite sera possible ce samedi 9 décembre, de neuf heures à midi.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Pour un passionné de radio, il était difficile de passer à côté de la dernière occasion d'admirer une des plus importantes collections de France. Ce vendredi 8 décembre, une avant-dernière ouverture du musée de la radio de Cernay-les-Reims (Marne) a eu lieu de 14 à 18 heures, avant que les objets qui le composent soient mis en vente aux enchères.

Disposés en vitrine sur les deux étages d'un ancien corps de ferme, 1 200 objets rarissimes retracent les évolutions technologiques du XIXe siècle aux années 1950. L'impressionnante collection appartenait à Marcel Cocset, collectionneur décédé en 2004, qui en avait fait un musée privé ouvert aux visites sur rendez-vous. Pour les deux dernières journées ouvertes au public (vendredi et samedi 8 et 9 décembre), beaucoup se sont déplacés de loin, et scrutent les vitrines, des étoiles dans les yeux.

"J'avais déjà son livre qui retrace l'histoire de sa collection. C'est ce que je m'attendais à voir. C'est vraiment extraordinaire", s'émerveille Jean-Claude Guers, venu de Grenoble exprès pour enfin la voir en vrai. "Je fais partie du Club histoire et collection radio, mais je n'ai jamais pu participer aux visites du musée du temps de Marcel Cocset... Mon travail saisonnier m'en empêchait. Alors, je n'allais pas rater cette dernière occasion", retrace-t-il face aux vitrines, qu'il scrute avec attention.

Une visite pleine d'émotions

Parmi les visiteurs, certains ont déjà eu la chance de le visiter par le passé. C'est le cas d'Antoine, 80 ans, ancien "gros collectionneur" venu de Taverny (Val-d'Oise) : "je suis déjà venu visiter il y a 22 ans, mais là, je viens pour renseigner des copains qui m'envoient", sourit-il, un carnet rempli de notes entre les mains.

"À 80 ans, on réfléchit différemment, j'ai déjà commencé à me séparer de certaines de mes pièces. Mais, comme je m'y connais, des amis m'ont demandé de les renseigner pour la vente aux enchères. Puis, cela fait toujours quelque chose de voir tous ces objets en bon état", poursuit-il.

Pour d'autres, c'est une première visite pleine d'émotion. Véronique et François Thirot, fils et fille d'un collectionneur qui connaissait Marcel Cocset, ont vécu la journée comme une véritable madeleine de Proust. "Notre père avait une énorme collection, peut-être un peu moins conséquente que celle-ci quand même, mais dès qu'on regarde dans les vitrines, on voit des objets qu'on avait l'habitude de voir, ou qui y ressemblent fortement. C'est émouvant", glisse Véronique Thirot.

"Se préoccuper de ce que vont devenir ces collections"

De nombreux visiteurs se rendront également à la première vente aux enchères qui aura lieu ce samedi 9 décembre tout au long de la journée. Pour François Thirot, qui y sera sans forcément acheter d'objets : "il est important de se préoccuper de ce que vont devenir ces collections", à l'heure où cette communauté se fait de plus en plus vieillissante.

Claude Lerouge, venu de Seine-Maritime, espère même repartir avec un ou deux objets. "Ce sont les moyens financiers qui nous limitent. En tant que collectionneur, une fois que vous êtes piqués, c'est fini. Donc, en général, au vu des prix, une acquisition, ça refroidit pour la journée. Mais là, c'est la dernière occasion pour nous de tomber face à une telle collection", rapporte-t-il.

Devant lui, se trouve un des appareils les plus chers de la collection, une Audionette Radio L.L. "Elle partira sûrement pour dix mille euros", s'avancent plusieurs collectionneurs fascinés devant la relique.

Pascal Cocset, petit-fils du collectionneur, regrette un peu cette fin de vie pour le musée située à Cernay-les-Reims, mais aucun moyen de faire autrement n'a été trouvé : "j'aurais aimé la léguer en entier, mais les droits de successions et d'autres facteurs ont rendu le maintien du musée trop compliqué. Je ne le fais pas par gaîté de cœur".

Malgré tout, il arrive à voir le bon côté des choses : "j'ai pris des pièces pour moi, qui me feront des souvenirs importants de mon grand-père. Puis, les trois ventes aux enchères prévues permettront de redonner vie à cette collection, un peu partout à travers la France ou le monde". De nombreux acheteurs étrangers devraient en effet se pencher sur les enchères, tant l'occasion est belle.

Cette dispersion des objets, synonyme de clap de fin pour cette immense collection, n'est cependant pas au goût de tout le monde, comme le fait savoir le journaliste média de RTL, Laurent Marsick sur X, anciennement Twitter. "Quelle tristesse de voir cette collection unique dispersée aux quatre vents. @MinistereCC @MuseeMetiers @godechot il n’y aurait pas moyen de récupérer tout ça pour en faire un musée de TOUTES les radios ou bien enrichir les collections du musée des Arts et Métiers ?"

Près de vingt ans après le décès de Marcel Cocset, une ultime visite de sa collection est prévue ce samedi 9 décembre de 9 heures à midi. Pendant ce temps débutera la première vente aux enchères, qui se déroulera en simultané à l’Hôtel des Ventes de la Porte Mars situé à Reims et sur internet.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité