Une famille avec enfant vit dans une maison trop humide et pleine de moisissures. La mère dénonce la situation auprès du bailleur social depuis 2021, et compte maintenant déménager.
C'est un rêve qui a tourné au cauchemar. En 2020, Justine Brevard a emménagé avec mari et enfant dans une jolie petite maison d'un quartier arboré de Reims (Marne). Des travaux de décoration y ont eu lieu pour en faire un doux foyer.
Mais très vite, la famille déchante. Dès 2021, elle constate que la maison de 55 m², gorgée d'humidité, génère une quantité inquiétante de moisissures sur les murs et de champignons sur les menuiseries, contre lesquels il est impossible de lutter. Qu'on regarde au plafond ou sol, tout semble irrémédiablement condamné à se teinter de sombre.
Ce mardi 15 octobre 2024, un tournage d'Isabelle Forboteaux, reporter de France 3 Champagne-Ardenne, coïncidait justement avec des travaux sans cesse réclamés auprès du Foyer rémois, le bailleur social, depuis près de trois années. "On avait toujours les mêmes réponses", raconte Justine Brevard.
La santé de leur fille compromise
"On nous promettait l'installation d'une VMC, la pose d'une nouvelle cabine de douche... Et tous les travaux pour nettoyer la moisissure : mais c'est faire du cache-misère. Et ça fait trois ans que ça dure, trois ans que rien n'est fait. On appelait tout le temps sans avoir de nouvelles."
Même la chambre de la petite fille est concernée. "On lui a acheté un matelas d'hôpital, en plastique, exprès. Son matelas de bébé, on l'a jeté à la poubelle : il était rempli de moisissures. Elle a dormi sur de la moisissure..." Elle a été d'ailleurs contaminée par un staphylocoque doré au niveau du cuir chevelu.
"Tout ça a à cause de ce qu'il y a dans l'air... On respire ça, et c'est dangereux pour la santé." C'en est trop pour les parents. Ils veulent désormais déménager (voir emplacement du quartier sur la carte ci-dessous).
Antoine Prigent, responsable d'agence au Foyer rémois, concède que la situation n'est pas normale. "On prévoyait des travaux dans la salle de bains avec la reprise des joints, la pose d'une ventilation mécanique."
Il explique que la situation a été causée par l'âge de ces maisons de cité-jardin, vieilles d'un siècle. Leur classement au patrimoine mondial de l'Unesco fait que les autorisations de travaux mettent du temps à être validées.