Marne : la récolte de miel a débuté pour Marina Losdat, "sans apiculteurs, il n'y aurait plus d'abeilles sauvages"

Le 20 mai 2021, était la journée mondiale des abeilles, une décision de l'Organisation des Nations Unies. La préservation de ces insectes est un sujet majeur. A  Cornantier, près de Montmirail, Marina Losdat en est convaincue. Dans sa famille, on est apiculteur depuis trois générations.

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Marina Losdat habite Le Vézier, une petite commune de l'arrondissement d'Epernay, dans la Marne. Mais, c'est dans les bois du hameau de Cornantier, autour de Montmirail qu'est installé son rucher. A 41 ans, elle élève un cheptel d'abeilles, sur six emplacements. Actuellement, elle est en pleine récolte. La miellée de printemps est tardive, cette année, à cause du froid et de la pluie.

Le travail ne manque pas, même si elle redoute une mauvaise récolte après des conditions météorologiques défavorables. Ses abeilles, Marina Losdat en parle avec passion. C'est une affaire de famille. Elle n'a pas suivi de formation pour devenir apicultrice. C'est avec ses parents, André et Marie-Paule, qu'elle a tout appris. Sans compter que le grand-père, Cyrille, lui aussi avait quelques ruches, sur lesquelles il veillait, en amateur.
 


Des professionnels indispensables

"Chez nous traînait toujours du matériel, et les abeilles venaient. Je n'en ai jamais eu peur. Depuis ma plus tendre enfance, je suis familiarisée avec ces insectes." Les parents de Marina Losdat avaient 80 ruches. Aujourd'hui, elle en possède 150, avec une population qui peut varier de 2.000 sujets, l'hiver, à 50.000, l'été. Mais les changements climatiques, les pesticides et le varroa, un acarien venu d'Asie inquiètent beaucoup l'apicultrice.

Les années passées, les épandages peu respectueux ont eu un fort impact sur les colonies, fragilisant les reines, les abeilles, décimant les colonies.

Marina Losdat, apicultrice.


"S'il n'y avait pas d'apiculteurs, il n'y aurait plus d'abeilles sauvages, dit-elle. On les maintient en vie. A l'automne, on les nourrit avec des sirops spéciaux, proches du miel, quand elles sont en manque, afin qu'elles puissent hiverner, avec des réserves. C'est un complément. On assure également des traitements contre le varroa, qui s'est répandu, dans les années 80."


Incertitude sur la récolte

La récolte risque d'être peu abondante, mais la qualité sera là. Elle présentera autant de diversité que d'habitude. "C'est difficile de donner une moyenne, car une récolte peut varier de zéro kilo par ruche, à dix kilos pour ces abeilles qui butinent dans un rayon de quatre kilomètres. Les fleurs mellifères les intéressent, mais aussi, les épines, les fruitiers, le colza et les pissenlits. Il faudrait que le temps se mette au beau. On serait sauvé", espère-t-elle.

C'est donc, en quelque sorte, les yeux tournés vers le ciel que Marina Losdat s'active actuellement dans son rucher. Certaines années ont laissé un mauvais souvenir, comme en 2017, où elle avait perdu 60% de son cheptel. "Les années passées, les épandages de pesticides, peu respectueux, ont eu un fort impact sur les colonies, fragilisant les reines, les abeilles, et décimant les colonies… Il y a des pertes ponctuelles. Cette année, c'est la météo qui nous dira, s'il y aura plusieurs récoltes, mais depuis 2018, on a moins de pertes".


Nécessaires à la vie

Pour Marina Losdat, les abeilles ne constituent pas que son gagne-pain. "Elles font partie de la biodiversité. Essentielles à la pollinisation, elles représentent le premier maillon de la chaîne et sont nécessaires à la vie", déclare-t-elle, convaincue qu'il faut protéger ces insectes, dont le rôle est déterminant pour la préservation de l'environnement.

Revêtue d'une combinaison, munie d'un enfumoir, l'apicultrice marnaise est donc, actuellement très occupée, dans son rucher. Sa récolte, elle la vendra,  en direct, sous son nom, ou dans les petits supermarchés des alentours et magasins de produits locaux. Elle produit également de la propolis qu'elle vend à des laboratoires, pour fabriquer des produits de santé et des produits cosmétiques.

"Les vertus du miel sont bien connues depuis l'Antiquité, raconte-t-elle. Le miel est bon pour les voies respiratoires, et pour la cicatrisation, notamment. D'ailleurs, le miel de thym commence à être utilisé, dans les hôpitaux".


Protection nécessaire

L'insecte pollinisateur, depuis 2018, a donc une journée qui lui est dédiée. Plus qu'un hommage à son rôle déterminant, dans la pollinisation, c'est l'occasion d'alerter sur les menaces de disparition qui pèsent sur les abeilles. Protéger les abeilles, est une nécessité, lorsque l'on sait, comme l'indique la FAO, l'Organisation des Nations Unies, pour l'Alimentation et l'Agriculture, que "près de 35% de la production agricole mondiale dépend de pollinisateurs, comme les abeilles…A l'échelle de la planète, les trois quarts  des cultures qui produisent des fruits ou des graines destinés à l'alimentation humaine, sont tributaires, au moins en partie, des pollinisateurs".

 Depuis quelques années, la mortalité des abeilles a augmenté, et la production de miel a chuté. Dans son édition de juillet 2020, l'Observatoire de la production de miel et gelée royale, indiquait qu'en 2019, la production de miel (environ 21.636 tonnes), en France, était en baisse de 21%, une diminution constatée dans la majorité des régions.


La beauté de la nature

Marina Losdat est maman d'une petite Nina, de neuf mois. "C'est beaucoup trop tôt pour l'initier à l'élevage des abeilles. Je ne lui imposerai rien, c'est elle qui décidera". Ce qui est certain, en tout cas, c'est que la petite fille sera initiée à la beauté de la nature, et qu'elle baignera, comme sa maman, dans l'apiculture. Cet univers, André Losdat, le grand-père de Nina, ne l'a pas quitté tout à fait, puisqu'il a gardé une cinquantaine de ruches. "Un complément à la retraite d'apiculteur qui n'est pas très élevée", souligne sa fille. Mais, le goût pour les abeilles et le soin qu'on leur apporte, ne s'abandonne, peut-être, pas aussi facilement.

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