Courcy, à 10 km de Reims, proteste contre l’implantation d’un méthaniseur de matières organiques sur l’ancienne base militaire 112, entre la commune et Bétheny.

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"Ce n’est pas le projet qui dérange, c’est son emplacement." Martine Jolly, maire de Courcy, poursuit sa mobilisation contre le projet porté par des agriculteurs et le pôle d'innovation de la ressource agricole "Bas carbone" du Grand EstTerrasolis, d’installer un méthaniseur sur l’ancienne base aérienne 112, à Bétheny.

Le problème ? L’emplacement choisi n’est qu’à quelques mètres de l’entrée de la microville que la commune souhaite implanter sur sa partie du site. "Avec un immense méthaniseur juste à côté, je vous laisse imaginer la vue en arrivant… ", soupire la maire. Martine Jolly reproche la proximité géographique entre les deux projets. Craignant la dévalorisation des terrains avec l’unité de méthanisation, elle demande son déplacement de 400 ou 500 mètres. "Ils ont 340 hectares. On ne veut simplement pas qu’elle soit collée au grillage", poursuit-elle.

À ce sujet, le maire de Bétheny, Alain Wanscoor, n’est pas opposé à un éventuel transfert. "Il faut des propositions, mais nous ne sommes fermés à rien. Mais je le rappelle, ce n’est pas un projet de la ville. Il s’agit d’un terrain privé, celui de la ferme expérimentale Terrasolis. Le préfet délivre le permis de construire, non pas Bétheny. Juridiquement, nous n’avons aucun pouvoir." Pour le porteur du projet, Maximin Charpentier, président de Terrasolis, le terrain choisi est le plus judicieux. "La moitié de la base se situe sur une zone inondable sur laquelle on ne peut pas construire. Par ailleurs, on ne souhaite pas urbaniser des terres agricoles. On a donc décidé de s’installer sur une friche industrielle."

Risques potentiels

Les risques que pourraient causer le méthaniseur, certes potentiels, tourmentent également la maire de Courcy. "Fuites de gaz, odeurs émises par les matières entassées en attendant leur passage dans le méthaniseur, les potentielles explosions. Cela ne peut certes jamais arriver, mais ce sont des dangers éventuels recensés par l’ADEME (Agence de la transition écologique", s’inquiète Martine Jolly.



Concernant ces nuisances, Maximin Charpentier se veut rassurant. Grâce à l’usage de matières végétales introduites dans le méthaniseur, les risques de pollution olfactive sont impossibles, selon lui. "Les matières ne seront pas en contact avec l’oxygène. Si elles l’étaient, elles fermenteraient. Par conséquent, nous perdrions du gaz. Or, notre intérêt est de ne perdre aucun gaz. Ce qui signifie qu’il ne faut surtout pas qu’elles fermentent, donc surtout pas qu’il y ait d’odeurs." Par ailleurs, il affirme que la méthanisation désodorise et garantit que la matière répandue dans les champs ne dégagera donc aucune odeur. 

Trafic routier

La maire de Courcy pointe du doigt également la circulation de poids lourds qu’engendrerait l’installation du méthaniseur aux portes de Courcy. "Les camions, les tracteurs qui vont amener puis ramener les intrants agricoles, juste à l’entrée de la microville !" Un autre point l’indigne : le détournement du trafic. "Les transports viendront du nord, là où se trouvent les intrants, soit à l’inverse du site, vers Bétheny. Alors pourquoi venir jusqu’à nous, au sud ? Logiquement, un méthaniseur suppose d’être vertueux, notamment en limitant le kilométrage… C’est ça l’écologie ?", termine-t-elle.

Le président de Terrasolis doit encore échanger avec Martine Jolly la semaine prochaine afin de réfléchir ensemble à une solution. "J’aimerais que les problèmes qu’elle avance soient mis sur la table afin que nous les réglions. Mais si l’on veut atteindre la neutralité carbone, chacun doit faire un pas de côté. Lorsque vous avez une solution pour avoir de l’énergie neutre en carbone, même si elle nécessite qu’un tracteur passe tous les six mois, il va falloir s’habituer à ce que ce soit une contrainte nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique", conclut-il.

La présidente de la communauté urbaine du Grand Reims, Catherine Vautrin, apporte quant à elle son soutien au projet de méthanisation. "On ne peut pas dire qu’il faut trouver des énergies différentes et être contre des projets qui permettent d’utiliser la biomasse existante. Sur le principe, le projet est important et intéressant pour le territoire." Quant à son emplacement, elle affirme être en incapacité d’agir. "Normalement, le permis de construire est signé par le ou la maire. Lorsqu’il s’agit d’un projet comme celui du méthaniseur, c’est l’État  qui le délivre. Le Grand Reims n’a donc aucun avis à donner. J’ai demandé que le sous-préfet réunisse les services, ça a été fait la semaine dernière. Aujourd’hui, c’est un sujet entre Courcy et Bétheny."

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