"Mon fils a été condamné à mort" : la mère de Vincent Lambert interpelle Emmanuel Macron

Viviane Lambert a pris la plume dans Le Figaro pour protester dans une lettre ouverte au Président contre l'arrêt des traitements décidé lundi par le CHU de Reims.

A l'issue d'une quatrième procédure collégiale, le CHU de Reims s'est prononcé lundi 9 avril en faveur de l'"arrêt des traitements" de Vincent Lambert, en état de conscience minimale depuis 2008. Trois jours après, sa mère, Viviane Lambert, conteste cette décision en interpellant Emmanuel Macron dans une lettre ouverte publiée par Le Figaro. 

Mon fils n'a pas mérité d'être affamé et déshydraté. Vincent est handicapé mais il est vivant.

"Vincent n'est pas dans le coma, il n'est pas malade, il n'est pas branché (...) il respire sans assistance. Il se réveille le matin, et s'endort le soir", écrit Viviane Lamber. Si son état l'empêche de "communiquer verbalement", il a retrouvé, selon elle, son "réflexe de déglutition" et peut être rééduqué.

"Il faut le faire selon des protocoles spécialisés, avec une équipe pluridisciplinaire, dans une unité spécialisée, dans le cadre d'un projet de vie en lien avec sa famille." Les parents de Vincent Lambert veulent que leur fils soit transféré dans un établissement spécialisé. Une demande rejetée par la Cour de cassation en décembre 2017. Seule Rachel Lambert, sa femme et tutrice légale depuis 2016, pouvait le décider.

S'il faut qu'il meure, ce n'est pas pour sa dignité : c'est par volonté euthanasique.

"Vincent va être sacrifié pour faire un exemple. Mon fils doit être un cas d'école", a ajouté Viviane Lambert. Elle demande à être reçue "en urgence" par Emmanuel Macron.

Par ailleurs son avocat avait annoncé lundi l'intention de ses clients de déposer un recours devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne pour tenter d'empêcher la mise en oeuvre de l'arrêt des traitements.

Depuis cinq ans, date de la première procédure collégiale et du début de la bataille judiciaire, la famille Lambert se déchire sur l'avenir du patient. D'un côté, ses parents, un frère et une soeur, fervents catholiques, sont opposés à sa fin de vie, tandis que son épouse, son neveu et d'autres frères et soeurs y sont favorables.

J'espère que le Président ne prendra pas partie, sauf en faveur de la légalité républicaine.

François Lambert, le neveu de Vincent, a vivement réagi à la tribune de Viviane Lambert. Selon lui, cette lettre ouverte vise "à ce que le Président de la République fasse annuler une décision médicale, qui vient après une décision similaire qui avait été jugée légale et conventionnelle par le Conseil d'État et la Cour européenne des droits de l'Homme" en 2014 et 2015.