Mort du petit Tony à Reims : condamnation du voisin, jugé pour non-dénonciation de mauvais traitements

Jonathan Lautour a été condamné par la cour d'appel de Reims ce mercredi 4 octobre 2023, mais dispensé de peine. Il était poursuivi pour non-dénonciation de mauvais traitements dans l'affaire qui a conduit à la mort de Tony, 3 ans, battu par son beau-père à Reims.

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La cour d'appel de Reims a rendu son délibéré ce mercredi 4 octobre 2023 et a condamné Jonathan Lautour, le voisin du petit Tony, jugé pour non-dénonciation de mauvais traitements. Elle l'a cependant dispensé de peine. Une décision conforme aux réquisitions de l'avocat général.

Jonathan Lautour avait été relaxé à deux reprises, en première instance et en appel. Mais un arrêt de la cour de cassation, saisie par l'avocat général, avait ordonné un nouveau procès dans cette affaire. Il a eu lieu le 28 septembre.

Tony, 3 ans, est mort en 2016 à l'hôpital de Reims. Il souffrait d'un éclatement de la rate et du pancréas datant de 48 heures. 60 ecchymoses dont 23 à la tête avaient été mises en évidence par l'autopsie. Son beau-père a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et violences habituelles en récidive. Condamnation également pour la mère de l'enfant à 5 ans, dont un avec sursis, pour non-dénonciation de mauvais traitements et non-assistance à personne en danger.

Jonathan Lautour "abasourdi", selon son avocate

Jonathan Lautour était présent ce 4 octobre pour entendre la décision de la cour. Il n'a pas souhaité s'exprimer auprès de la presse à la sortie de l'audience. "Monsieur est abasourdi", a indiqué son avocate, Ludivine Braconnier. "On s'attend toujours à ce que notre argumentation soit entendue, on s'est battu jusqu'au bout."

"La décision d'aujourd'hui, il ne l'a pas comprise."

Ludivine Braconnier, avocate de Jonathan Lautour

L'avocate a cinq jours pour décider si elle se pourvoit en cassation. "Il faut que j'en discute avec mon client. Il faut aussi qu'on puisse prendre connaissance de la motivation de la décision." Car la cour de cassation ne statue que sur le droit et non sur les faits. "Il est nécessaire qu'on établisse s'il y a un argument de droit susceptible d'entraîner une cassation de cet arrêt", a-t-elle précisé. "Il faut aussi voir si, en ce qui le concerne, il a encore les épaules pour assumer cette procédure."

"Je n'en peux plus"

À la barre, lors de l'audience du 28 septembre 2023, Jonathan Lautour avait fait part de son abattement, sept ans après les faits. "J'en ai marre, je n'en peux plus. Pourquoi un tel acharnement sur moi ?", avait-il notamment déclaré.

Son avocate avait rappelé que plusieurs personnes avaient constaté des blessures sur l'enfant, sans pour autant être poursuivies pour n'avoir rien dit. "Est-ce que Monsieur Lautour avait suffisamment d'éléments pour savoir ce qu'il se passait dans le logement ? Clairement non. Est-il resté passif devant une situation qui le dépassait et de très loin ? Clairement non", avait-elle affirmé lors de sa plaidoirie. Elle avait, sans surprise, réclamé la relaxe de son client. 

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