Mort du petit Tony à Reims : l'avocate du voisin veut saisir le Conseil constitutionnel

Tony, 3 ans, est mort après avoir reçu de nombreux coups au sein de son foyer, à Reims en 2016. Un voisin, Jonathan L., est poursuivi pour ne pas avoir dénoncé les mauvais traitements qu'il subissait. Devant la cour d'appel de Reims, ce 5 avril, son avocate a demandé qu'un point de droit soit tranché par le Conseil constitutionnel.

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Le feuilleton judiciaire n'est pas encore fini pour Jonathan L. Ce voisin du jeune Tony, mort en 2016 dans le quartier Châtillons à Reims, était devant la cour d'appel de Reims ce mercredi 5 avril 2023 pour la deuxième fois, après un premier jugement en appel invalidé par la cour de cassation.

Il est poursuivi pour non-dénonciation de mauvais traitements. L'audience du jour ne s'est pas attachée à rejuger l'affaire sur le fond. L'avocate de Jonathan L., Maître Ludivine Braconnier, a demandé qu'un point de droit soit tranché par le Conseil constitutionnel avant que le dossier ne soit examiné de nouveau.

Car selon elle, l'article 434-3 du code pénal, qui précise les sanctions encourues pour non-dénonciation de mauvais traitements, présente une "formulation imprécise". "Nous n'avons pas de définition de ce qu'est un mauvais traitement", a-t-elle indiqué à la cour.

"On ne peut pas condamner une personne sur un texte imprécis. C'est un principe fondamental du droit", a détaillé l'avocate à l'issue de l'audience. L'avocate générale a estimé de son côté que le "texte [était] tout à fait précis" et a demandé à la cour le rejet de la demande de question prioritaire de constitutionnalité (QPC).

Jonathan L. a pris la parole quelques instants devant la cour. "Je me sens comme une bouteille de soda qu'on secoue depuis six ans", a-t-il confié à la barre.

Délibéré au 26 avril

La cour d'appel indiquera le 26 avril prochain si elle accepte de transmettre ou non la QPC aux sages de la rue de Montpensier. Au-delà de ce point de droit, Ludivine Braconnier regrette que son client soit le seul poursuivi pour non-dénonciation de mauvais traitements dans cette affaire. 

"Comme ça a été dit dans la presse, on est sur une question d'exemple, une certaine forme d'exemplarité. Cet exemple, on veut le faire avec [mon client] alors que finalement, ce n'est pas le bon dossier, pas le bon client", a-t-elle expliqué après l'audience.

"C'est le seul qui a agi dans ce dossier. On aurait dû valoriser l'action qu'il a eu, même si ce n'est pas celle que les textes attendent, plutôt que de le renvoyer devant un tribunal correctionnel, une cour d'appel, une cour de cassation et à nouveau une cour d'appel."

Tony, âgé de trois ans, est décédé à l'hôpital de Reims en novembre 2016 d'un éclatement de la rate et du pancréas. L'autopsie a mis en évidence 60 ecchymoses dont 23 à la tête. Son beau-père et sa mère ont été condamnés pour les violences et la non-dénonciation des faits, en première instance et en appel.

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