"On ne sait pas comment on va faire" : les radios associatives menacées par les coupes budgétaires du gouvernement

Le gouvernement a annoncé vouloir faire 60 milliards d'euros dans le budget 2025. Et dix millions d'euros pourraient venir de la baisse d'un fonds de soutien aux radios associatives. De quoi grandement inquiéter ces petites structures, pour qui les subventions représentent une part importante du budget. Certaines craignent même pour leur pérennité.

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Il s'agit pour elles d'un "coup de guillotine". Les radios associatives s'inquiètent de la baisse très importante annoncée dans le budget 2025 du fonds qui les soutient. D'un montant de 35,7 millions d'euros en 2024, le Fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER) passerait à 25,3 millions d'euros en 2025, selon le projet de loi de finances présenté par le gouvernement.

Cette baisse de dix millions d'euros, si elle est actée, pourrait avoir des conséquences très importantes. À Reims (Marne), Radio Primitive s'inquiète déjà pour son avenir. "Ça peut même amener la mort de la structure, s'inquiète ainsi Émilie Vigouroux, la directrice, interrogée ce lundi 14 octobre 2024. Le FSER représente actuellement plus de 40 % de nos ressources."

La radio émet à Reims et à une quarantaine de kilomètres à la ronde en FM, elle diffuse aussi son antenne sur son site. La station est née avant même l'autorisation des radios libres, en 1981. Dès la fin des années 1970, elle émettait déjà de manière pirate.

Inquiétude sur l'emploi

Radio Primitive peut compter pour l'instant sur un financement via le FSER de 60 000 euros par an. Une somme qui serait amputée de 25 000 euros dès l'an prochain. "C'est plus qu'un équivalent temps plein. Sur une structure qui a quatre salariés, d'imaginer perdre plus d'un quart de ses salariés, c'est énorme", indique la directrice.

Sa station n'est évidemment pas la seule à ne pas pouvoir imaginer l'avenir sereinement. À RCF Reims-Ardennes, qui compte trois salariés, les annonces inquiètent également. Si la radio chrétienne peut compter notamment sur les dons des particuliers pour boucler son budget, le fonds de soutien représente un quart des recettes.

"C’est une réduction terrible pour les radios associatives. Ça va être considérable, on ne sait pas comment on va faire. C’est très impactant", assure le président et directeur Jean-Pierre Benoit. Il compte alerter les élus du territoire.

Dès vendredi 11 octobre, les organisations représentatives des radios associatives ont demandé à l'exécutif de modifier son projet. "Nous appelons le gouvernement à revoir sa position et à rétablir un soutien digne de l'importance des radios associatives pour notre société", ont plaidé le Syndicat national des radios libres (SNRL) et la Confédération nationale des radios associatives (CNRA) dans un communiqué.

Les élus alertés

Ces organisations dénoncent l'ampleur des économies demandées. "Il ne s'agit pas, ici, d'un rabot économique, mais d'un vrai coup de guillotine", écrivent-elles. Il faut dire que sur les 12 millions d'euros d'économies prévues pour la mission Médias, livre et industries culturelles, 10,4 millions d’euros sont supportés par les radios locales, avec la baisse annoncée des crédits du fonds de soutien. Elles ne représentant pourtant que 4 % de l’enveloppe budgétaire globale, rappelle le communiqué.

Pour les radios associatives, la mesure apparaît injuste. "Le Fonds de soutien à l'expression radiophonique, ce n'est pas un cadeau. Il y a un cahier des charges très précis. C'est parce qu'on réalise des missions qui ont un intérêt général pour la collectivité qu'on nous donne de l'argent pour fonctionner", souligne Émilie Vigouroux, la directrice de Radio Primitive.

Elle rappelle que sa radio n'assure pas que son antenne. Elle organise aussi des ateliers d'éducation aux médias et à l'information. "Il y a quasiment deux postes temps plein qui sont dédiés à ces ateliers. C'est près de 200 ateliers par an plus de 800 élèves chaque année qui sont avec nous." Pourront-ils perdurer avec un budget largement amputé ?

Pour informer les auditeurs, un message a déjà été mis en ligne sur le site de la radio et ses réseaux sociaux. Le sujet devrait également être évoqué à l'antenne. "On essaie d'être transparent dans notre fonctionnement, quand il nous arrive de belles choses ou quand il nous arrive des choses plus difficiles."

Sollicité par l'AFP samedi 12 octobre, le ministère de la Culture s'est dit samedi "très sensible […] aux difficultés que soulèvent ces perspectives budgétaires". "Le cabinet de la ministre (Rachida Dati) recevra les principaux syndicats de radios associatives pour échanger sur les conséquences de cette baisse", a poursuivi le ministère. Quelque 750 radios associatives sont concernées.

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