Pâques : les artisans chocolatiers, frappés par la hausse des coûts des matières premières, jouent une grande part de leur chiffre d’affaires annuel

Les douceurs gourmandes du printemps n’échappent pas à la hausse des prix. Chocolat, sucre, rubans, emballages et transports ont vu leurs coûts s’envoler ces derniers mois. Les artisans chocolatiers doivent faire face. Comment répercuter ces augmentations s’en faire fuir les amateurs de chocolat ? L’enjeu est d’importance car, avec Noël, Pâques est un temps fort de leur activité.

A quelques jours des fêtes pascales, les clients se pressent chez les chocolatiers. Pas question de priver les enfants et petits-enfants de poules, lapins et œufs en chocolat. Les plus grands préfèrent les assortiments de pralinés et autres ganaches. Mais le panier moyen des gourmands se maintient-il au niveau des années passées ?

Chez "Choc’N’Roll", une boutique du centre-ville de Reims ouverte en 2018, l’artisan Jules Duterlay l’a constaté : "On a plutôt tendance à avoir des achats autour d’une cinquantaine d’euros, alors que les années précédentes, ça montait à 70/80€". Il équilibre avec une clientèle qui s’élargit d’année en année.

Un peu plus loin, la chocolaterie familiale "La petite friande" installée depuis 1832 dans la Cité des Sacres, a ses fidèles. Delphine Jubin, responsable de la boutique témoigne qu’il est difficile de répercuter l’intégralité des hausses sur les clients. "Cela a augmenté de façon raisonnable, de 10% pour les clients et nous avons pris 10% sur notre marge".

 

Un jeu d’équilibriste

La question est bien là. Comment encaisser les hausses de prix ? Jusqu’où peut-on faire payer la clientèle sans risquer d’en perdre une partie ?

Le constat est le même d’une boutique à l’autre. Les cours ont littéralement flambé ces derniers mois. Delphine Jubin a enregistré une hausse de 20% sur l’ensemble de ses coûts de fabrication, matières premières bien sûr, mais aussi rubans, emballages, énergie.

Cela a augmenté de façon raisonnable, de 10% pour les clients, et nous avons pris 10% sur notre marge.

Delphine Jubin, responsable de la boutique "La petite friande".

Chez "Choc’N’Roll", l’artisan-chocolatier Jules Duterlay, a dû, rien que pour les pastilles de chocolat qu’il utilise pour ses créations, débourser 18% de plus. En un an, il a subi trois hausses sur le chocolat, sa matière première de base. Mais à cela s’est ajoutée également l’augmentation du prix du sucre, sans compter celle des transports.

La solution, l’artisan chocolatier l’a trouvé. "On a pu faire des commandes en précocité pour l’achat des matières premières", dit-il. Ses prix n’ont pas bougé par rapport à l’an dernier, "mais en fin d’année on va être obligé d’avoir une hausse de nos produits".

 

Chiffre d’affaires en question

Les artisans chocolatiers savent qu’avec Pâques, ils jouent gros. Chez "Choc’N’Roll", les fêtes de Noël et de Pâques représentent 60% de leur chiffre d’affaires. Et Delphine Jubin confirme : "Noël est le premier temps fort, et ça dure un mois. Pâques, c’est sur une semaine. C’est le deuxième évènement fort pour les chocolatiers".

On a plutôt tendance à avoir des achats autour d'une cinquantaine d'euros, alors que les années précédentes, ça montait à 70/80 euros.

Jules Duterlay, artisan chocolatier à Reims.

Il est donc essentiel pour ces professionnels de réaliser de bonnes affaires dans les prochains jours. D’autant qu’ils savent que si de mauvaises récoltes survenaient dans les plantations, il faudrait à nouveau vivre avec de nouvelles hausses de matières premières.

Après la crise du Covid, les ventes avaient littéralement explosé. L’envie de se faire plaisir était flagrante. "Les gens actuellement réfléchissent d’avantage", dit Jules Duterlay. "Ils comparent, réfléchissent avant d’acheter". La gourmandise est toujours là, mais Beaucoup veillent aux prix. Chez  "Choc’N’Roll", on peut satisfaire ses papilles entre 15 et 25€. A " La petite friande" un petit poussin est vendu 6€. On trouve des œufs à partir de 13€. Une grosse poule peut atteindre 56€. Le poids de la pièce, l’éventuelle garniture expliquent les différences de prix.

Les vitrines des chocolatiers rivalisent pour convaincre les gourmands de succomber à leur pécher mignon. Qu’ils en profitent !  Si les coûts augmentent encore, à Noël il faudra peut-être casser les tirelires pour satisfaire les accrocs au chocolat.

 

 

 

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