Nouvel épisode judiciaire dans l'affaire Vincent Lambert. Le docteur Sanchez, médecin de Vincent Lambert, et l'hôpital de Reims sont assignés devant le tribunal correctionnel par les parents de Vincent Lambert pour non-assistance à personne en péril. L'audience aura lieu le 26 novembre prochain.
Les parents de Vincent Lambert poursuivent en justice le docteur Vincent Sanchez, le médecin de leur fils. Viviane et Pierre Lambert ont décidé d'assigner devant le tribunal correctionnel l'hôpital de Reims et le chef du service des soins palliatifs et de l'unité des cérébrolésés pour non-assistance à personne en péril, a-t-on appris ce lundi 27 mai auprès d'un de leurs avocats confirmant une information de L'Union. La date de l'audience a été fixée au 26 novembre prochain.
C'est une sonnette d'alarme. Il s'agit de faire valoir que le médecin et l'hôpital, en décidant d'arrêter d'hydrater et d'alimenter Vincent Lambert malgré les mesures provisoires formulées par le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU, agissaient en dehors du droit.
- Me Jean Paillot, avocat des parents de Vincent Lambert
Déposée au tribunal de Reims dès le 20 mai, premier jour d'arrêt des traitements de Vincent Lambert, l'assignation sera d'abord examinée le 4 juin lors d'une audience dite de consignation. Au cours de cette audience seront fixés le montant de la somme à débourser pour poursuivre la procédure, le délai de versement de la consignation et la date de l'audience correctionnelle qui examinera le dossier sur le fond.
"Vincent Lambert n'a rien à faire dans une unité de soins palliatifs"
"Il s'agit aussi de mettre en lumière que Vincent Lambert n'a rien à faire dans une unité de soins palliatifs car il n'est pas en fin de vie. Nous demandons à ce qu'il puisse être transféré dans un établissement spécialisé où il pourra avoir droit aux soins les plus appropriés selon les termes de la loi", a précisé Me Paillot, assurant que "certains établissements se déclarent prêts à l'accueillir".
"J'invite le CHU de Reims et le Dr Sanchez à tenir bon", a pour sa part réagi Gérard Chemla, l'avocat de François Lambert, le neveu de Vincent Lambert favorable à un arrêt des traitements. Selon Me Chemla, cette stratégie "assez habituelle" poursuit un "double but : dégoûter le Dr Sanchez et appuyer la demande de transfert en disant que l'hôpital s'est disqualifié". "J'ai une totale confiance dans le tribunal correctionnel de Reims qui ne se fera pas abuser par cette manoeuvre ridicule", a-t-il assuré à l'AFP.
Vincent Lambert est hospitalisé à Reims dans un état végétatif depuis un accident de la route en 2008. Ses parents sont opposés à l'arrêt de ses traitements. Le 20 mai, le CHU de Reims avait arrêté d'alimenter et d'hydrater Vincent Lambert. Mais quelques heures plus tard, la cour d'appel de Paris, saisie par les parents, avait ordonné la reprise des traitements dans l'attente de l'examen du dossier Lambert par le Comité international des droits des personnes handicapées, une instance de l’ONU.