Victoire judiciaire pour les parents de Vincent Lambert. Une décision vivement dénoncée par François Lambert, le neveu de Vincent. Il s'est confié lundi soir à France 3 Champagne-Ardenne.
Saisie par les parents de Vincent Lambert, la cour d'appel de Paris demande ce lundi 20 mai au soir la reprise des traitements. Le CHU de Reims, où est hospitalisé Vincent Lambert dans un état végétatif, avait débuté ce matin l'arrêt de son alimentation et de son hydratation.
La cour "ordonne à l'État français […] de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées le 3 mai 2019 tendant au maintien de l'alimentation et l'hydratation" de Vincent Lambert, précise la décision.
Le Comité international des droits des personnes handicapées, une instance de l’ONU, a demandé à la France la reprise des traitements le temps de traiter le dossier Lambert sur le fond. Cette mesure n'est donc pas définitive.
"C'est un grand soulagement. On est fiers de nos avocats", a indiqué très émue Viviane Lambert, la mère de Vincent sur l'antenne de franceinfo ce lundi soir. "Vincent est sauvé. Bravo à tous ceux qui nous ont soutenu. Demain, nous irons voir Vincent avec beaucoup de joie."
"Une décision injuste, barbare"
De son côté, François Lambert, le neveu de Vincent, favorable à un arrêt des traitements, a dénoncé toujours sur franceinfo "une certaine barbarie, un certain sadisme. C’est juste de la jubilation à le maintenir en vie sans se poser de question." Rencontré ce lundi soir juste après l'annonce de cette décision, il s'est confié à France 3 Champagne-Ardenne."Je suis fou de rage, c’est une décision injuste, barbare, elle ne prend pas en compte l’humain, mais les parents de Vincent. La justice s’en sert comme un objet. Des juges de la cour d’Appel de Paris demandent aux médecins de reprendre les traitements. C’est inhumain, d’une violence… Ils ne se rendent pas compte. Cela fait six ans que ça dure. Une vidéo, une accusation de complot, des gens qui disent 'vous allez assassiner un handicapé'. Et voilà le résultat.
Il faudra que les juges prennent conscience de cela. Les traitements étaient arrêtés quand j'ai vu Vincent (au CHU de Reims) ce lundi après-midi. Une préparation psychologique de l’équipe et des proches avait débuté. C'est un cheminement qui se fait et là, trois juges qui se prononcent. Ils méprisent tout cela. Car c'est difficile aussi pour l’équipe médicale.
Trois ministères se sont impliqués dans l'histoire, et là on méprise, on piétine. Quand j’entend Viviane (la mère de Vincent) qui jubile, j’espère que les juges se rendent compte qu’ils ont rendu une décision qui a massacré un être humain, des proches rationnels".
Je ne sais pas s’ils sont fiers d’eux mais ils devraient avoir honte. J’espère qu’ils ont honte. Pour moi c’est soit émotionnel, soit militant, pas juridique.
- François Lambert, neveu de Vincent Lambert au micro de France 3 Champagne-Ardenne.
Dans l'après-midi ce lundi, la Cour européenne des droits de l'Homme avait au contraire rejeté un autre recours des parents, faute d'"élément nouveau".