La Fédération Intercampus de l'Université de Reims Champagne-Ardenne (Urca) a lancé le jeudi 07 mars une initiative, le "don de gigas". Elle vise à doter les étudiantes et étudiants précaires de téléphones portables et de cartes Sim donnant accès à un forfait d'une durée de deux ans.
La précarité n'est pas relative qu'à l'alimentation ou aux soins (et les boîtes d'installation mises en place en 2021 ne font pas tout). Elle peut également être numérique, quand on n'a même pas assez d'argent pour se payer un téléphone ou les factures du forfait tous les mois.
La Fédération Intercampus de l'Université de Reims Champagne-Ardenne (Urca) a peut-être trouvé une solution destinée aux étudiantes et étudiants que ça concernerait. C'est le "don de gigas". Il leur est possible de remplir un court dossier en ligne.
Le président de la structure, Virgile Moulin, déclare à France 3 Champagne que l'opération est en place depuis le jeudi 07 mars 2024. Elle consiste "à fournir un téléphone et/ou une carte Sim pour deux ans à des étudiants en fracture numérique, sur tout le territoire champardennais".
Peuvent en bénéficier les jeunes se rendant déjà à l'Agoraé (l'épicerie solidaire étudiante), bénéficiant d'une bourse sur critères sociaux ou des repas à un euro du Crous. Tout comme celles et ceux recevant une aide d'urgence de l'assistance sociale du Crous, ou encore les personnes pouvant attester de leur précarité ("que ce soit sur une année, quelques mois ou quelques semaines") ou de leur fracture numérique.
On a des étudiants régulièrement dans ce cas.
Virgile Moulin, président de la Fédération Intercampus
"On a des étudiants régulièrement dans ce cas. Soit ils n'ont pas assez d'argent pour s'acheter un téléphone ou une carte Sim. On a aussi le cas de ceux qui ont cassé leur téléphone." Le téléphone de remplacement est neuf, remis sous boîte, non-reconditionné, de la marque Realme (modèle C11 de 2021). Quant au forfait, il prévoit les appels et SMS en illimité, ainsi que 30 gigas de données mobiles. "Il n'y a rien à payer : c'est l'objectif."
Près de 30 demandes ont déjà été reçues par la Fédération Intercampus (qui propose d'autres services). Elle dispose d'une soixantaine de téléphones, et peut fournir 200 cartes Sim. Une commission va trier les dossiers.
D'abord des téléphones, puis peut-être des ordis
Cette initiative débute seulement à Reims, mais a déjà essaimé "depuis un petit moment" dans d'autres villes universitaires après une impulsion nationale de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), en partenariat avec l'opérateur Bouygues Télécom. L'idée d'origine remontait à la crise du covid, qui avait laissé dans le dénuement nombre d'étudiantes et d'étudiants.
La prochaine étape, à la rentrée 2024-2025, pourrait être de prêter des ordinateurs portables à qui en aurait besoin. Mais ce n'est pas encore concrétisé : chaque chose en son temps.