Le maire de Reims a fait part de son "ras-le-bol" ce vendredi après la découverte de nombreux déchets dans un parc de la ville. Des gens du voyage l'ont occupé illégalement à plusieurs reprises cette année. Il réclame un durcissement de la législation.
C'est par un message publié sur les réseaux sociaux ce vendredi 29 septembre que le maire de Reims, Arnaud Robinet, a fait part de son "ras-le-bol". L'élu Horizons partage des photos du parc des Essillards, dans le quartier Farman, jonché de détritus. Des matelas, du mobilier ou encore de l'électroménager sont abandonnés entre les arbres. "Qui va encore payer l'addition ? Les contribuables rémois", écrit-il.
"Il en a à peu près pour 50 000 euros pour nettoyer et remettre en état les lieux", explique le maire, avec qui nous avons échangé.
Il précise que ces déchets ont été laissés sur place par des gens du voyage qui occupaient le terrain illégalement. Il y a deux ans, l'élu avait déjà publié des photos du même parc, avec "plus d'une centaine de mètres cubes de déchets". Il réclamait déjà des "sanctions lourdes" à l'encontre des gens du voyage.
"Dès que la ville de Reims constate une occupation sur un terrain, on met en œuvre des procédures pour permettre l'expulsion. Quand c'est sur le domaine public, il y a un constat d'huissier et un dépôt de plainte systématique. La ville peut le faire, car nous répondons parfaitement à nos obligations en matière d'accueil des gens du voyage." Reims compte une aire à La Neuvillette, une à Bétheny. Le secteur du Moulin de la Housse possède également un terrain dédié à une aire de grand passage.
Pourquoi ces personnes décident-elles de s'installer illégalement plutôt que dans les aires aménagées par la collectivité ? Sont-elles inadaptées, même si la collectivité respecte la réglementation ? "Elles ne veulent pas payer", affirme le maire. Car l'accueil sur les aires du voyage est soumis au versement d'une redevance, comme dans un camping.
L'élu regrette qu'en cas d'occupation illégale, l'évacuation par la police nationale tarde parfois à intervenir. "Tous les avis d'expulsion sont bien rendus par la préfecture. Mais les mises en œuvre sont très complexes, et le recours à la force publique n'est malheureusement pas immédiat."
"La loi est la même pour tous"
En réponse à certains, qui suggèrent de couper l'eau et l'électricité dans le cas d'occupations illégales, Arnaud Robinet rappelle que ce n'est pas possible. "Je n'ai pas le droit. Si je demande au concessionnaire de couper l'eau ou l'électricité et s'il arrive quelque chose, un incendie [...] c'est moi-même qui me retrouve chez le procureur."
Il ajoute : "Je peux bien entendre que les gens du voyage ont une façon de vivre qui leur appartient et qu'on doit aussi respecter. Mais ce respect va dans les deux sens […] La loi est la même pour tout le monde."
Pour ne pas être confronté chaque année aux mêmes difficultés, il en appelle à un durcissement de la législation. "Il faut renforcer les contrôles financiers et fiscaux auprès de gens du voyage, permettre la réquisition du matériel, des voitures, mais également des caravanes. Et donner aussi à la police municipale le pouvoir de mettre en place des amendes forfaitaires, qui ne peuvent être délivrées aujourd'hui que par la police nationale."
"Les sanctions sont faibles, voire inexistantes. Forcément, ça n'encourage pas au respect de la loi."
Arnaud Robinet, maire (Horizons) de Reims
Il compte pour cela saisir les parlementaires, et notamment ceux qui siègent au conseil municipal de Reims, comme le député Xavier Albertini. "J'ai demandé d'échanger avec Monsieur Albertini, qui connaît bien la situation. Il était en charge de ce sujet ici à Reims quand il était adjoint au maire."
Concernant le terrain des Essillards, une nouvelle sécurisation doit avoir lieu, avec "peut-être des tranchées, des blocs bétons". "Mais tout cela à un coût pour la collectivité. Je préfèrerais mettre l'argent ailleurs", glisse l'élu.