La vingtaine de chauffeurs du transporteur G7 Champagne est en grève depuis ce dimanche. Ils réclament à leur direction une amélioration de leurs conditions de travail. Une mobilisation qui pourrait se faire ressentir dans les rayons des supermarchés.
Des polaires, des blousons adaptés au froid, des gants et des chaussures de sécurité, ce sont les revendications des grévistes du transporteur de produits frais G7 Champagne.
Depuis ce dimanche à Reims, les salariés se relaient jour et nuit sur le piquet de grève devant l’antenne champenoise du groupe basé en Haute-Savoie. "On travaille dans des frigos entre 2 et -25 degrés et tout ça sans vêtements de froid", déplore Kevin Chalot, salarié de l’entreprise et délégué syndical CFDT.
Leurs revendications ne sont pas nouvelles. Depuis plusieurs mois, les salariés disent avoir demandé des tenues adaptées au froid, sans résultat. C’est la raison qui aurait précipité ce mouvement de grève. "Quand on a appelé le responsable ressources humaines pour savoir où en étaient les tenues que les salariés demandent depuis le mois de mai, il nous a conseillé de faire un courrier au Père Noël", se souvient Jean-Marie Hommet, secrétaire de la CFDT transport de Reims, venu soutenir la mobilisation.
« Des conditions relevant bientôt de Germinal »
Prenant aux mots leur hiérarchie, les salariés ont ironiquement rassemblé leurs revendications sous la forme d’une lettre au père Noël. Parmi les griefs, ils réclament notamment le paiement des repos compensateurs datant de 2019 mais aussi un effort sur l’entretien de leurs camions.
Selon eux, certains véhicules cumuleraient plus d’un million de kilomètres au compteur avec un chauffage en cabine défaillant. Sans compter sur l’hygiène des caissons utilisés pour le transport des produits qui laisserait à désirer selon les salariés. "On arrive chez nos clients avec des remorques sales à l’intérieur," explique Kévin Chalot. "Les clients nous disent parfois qu’ils ne nous chargerons pas la prochaine fois." De quoi dégrader l’image de l’entreprise.
Lassés par des conditions de travail qu’ils considèrent comme "relevant bientôt de Germinal", les salariés sont désormais engagés dans un bras de fer avec leur direction, qui n’a pas donné suite à nos sollicitations. Mais elle indique être en train de gérer le piquet de grève.
Des camions chargés de denrées périssables
Se relayant, la vingtaine d’employés bloque l’accès au site de Reims. Huit camions de 44 tonnes seraient actuellement chargés de denrées périssables, pour une valeur moyenne de 80 000 euros par remorque. Des marchandises dont les grévistes ont conditionné la sortie à une discussion avec la direction et à la signature de la fin du protocole de grève.
Si cette grève devait se prolonger, la mobilisation des chauffeurs pourrait avoir un effet dans les rayons des supermarchés, en pleine période de fête. G7 Champagne compte parmi ses clients la plateforme d’Aldi à Gueux, la centrale de Leclerc à Châlons-en-Champagne, les Cora La Neuvillette, Cormontreuil et Villers-Semeuse, les Intermarché et le producteur et distributeur d’œufs Sodine.
Les produits pourraient donc finir par manquer localement. D’autant que les grévistes n’ont pas prévu de reprendre le travail avant d’être entendus par leur direction.