Reims : Alexandre Astier viendra voir Kaamelott avec Arnaud "quand je ne sais pas, mais il tiendra parole"

Arnaud Klein a décidé de voir 200 fois le film Kaamelott. Son réalisateur, Alexandre Astier, lui a répondu. Il l'accompagnera, cet été. En attendant, le Rémois continue son marathon. Nous l'avons suivi lors de sa 35ème séance.

Au cinéma de Thillois, à côté de Reims, Arnaud Klein est comme chez lui. Il y vient tous les jours depuis le 20 juillet. Le film est toujours le même, Kaamelott : 1er volet. Le personnel le connaît, le reconnaît. Au moment de montrer son billet électronique, l’ouvreuse lui demande comme ça va « Tranquille, comme hier » répond-il et « comme demain et après-demain » ajoute l’employée, en souriant.

Ce jeudi après-midi, il s’apprête à voir pour la 35ème fois l’œuvre d’Alexandre Astier. Et non, il ne s’en lasse pas. « Je rigole toujours aux blagues, il y a des vannes, au bout de 200 fois, je rigolerai encore. » Assise dans la salle, à ses côtés, à l’entendre rire, je ne peux qu’acquiescer. Arnaud s’installe toujours au fond, dans un coin, pour ne pas gêner. Il se filme trois fois, au début, au milieu, à la fin, pour prouver qu’il était bien à la séance. Un record du monde, c’est du sérieux.

Le seul contact que j’ai eu avec Alexandre Astier, c’est sur twitter. Quand viendra-t-il, je ne sais pas ? Mais je sais qu’il tiendra parole.

Arnaud Klein

Ce Rémois de 33 ans s'est lancé un défi: voir 200 fois le film Kaamelott. Le dernier recordman était américain. Ramiro Alanis, fan de Marvel, a visionné 191 fois Avengers : Endgame. Arnaud veut donc le battre et faire son entrée dans le livre Guinness des records. Pour cela, il faut des preuves. Des vidéos donc, des photos, faire tamponner ses fiches par les salariés du cinéma, mais aussi des attestations de témoins et bien sûr le ticket d’entrée. Ensuite, c’est une question de mental. « Je suis déterminé, je ne vais rien lâcher, même si le corps ne suit plus, j’irai jusqu'au bout. Ma femme me soutient, elle y croit. Elle sait qu’elle est mariée à un fou » plaisante le fan d’Astier. Il faut sans doute un peu de folie pour se lancer un tel challenge, il faut surtout, être passionné et organisé. Ce n’est pas juste un « mec » qui va au cinéma. 

Le programme d’Arnaud est chargé. N’ayant pas encore eu sa deuxième dose de vaccin anti-covid, il doit se faire dépister quatre fois par semaine, le matin, avant ses séances. Le cinéphile n’a pas de voiture, il vient en bus et en trottinette au Gaumont Millésime. Et depuis que le réalisateur Alexandre Astier a annoncé qu’il viendrait regarder Kaamelott avec lui, cet été, tout s’est emballé. Le réalisateur, comédien, humoriste lui a répondu le 23 juillet dernier sur les réseaux sociaux. « Le seul contact que j’ai eu avec lui, c’est sur twitter. Quand viendra-t-il, je ne sais pas ? Mais je sais qu’il tiendra sa parole.»

 

"Je perds la notion du temps"

Médias, réseaux sociaux, Arnaud ne voit pas le temps passer. « Ce jeudi matin, j’ai eu quatre interviews, deux hier, une autre demain », TV5 Monde, Le Figaro, NRJ Reims, l’Union, The Huffington Post, « je suis content mais fatigué » nous confie le marathonien du grand écran. Car, il s’agit bien d’une course au long cours. Sept semaines de cinéma à raison de quatre séances par jour. Il mange à midi et après minuit, à son retour. Plus vraiment de vie sociale, les premiers signes de fatigue se font sentir. « Les yeux, ça va, mais je commence à avoir mal aux genoux et surtout j’ai plus de repères dans le temps.» Plongé dans les salles obscures, pendant des heures, Arnaud a des troubles de la temporalité. Le directeur du cinéma marnais, Philippe Gasmi, se soucie de sa santé « c’est un exploit sportif, physique. Je pense qu’au bout de cinq fois, il a complètement intégré le film, mais rester assis deux heures, ce n’est pas rien. »

Parfois, les gens l’arrêtent dans la rue, lui demandent de faire une photo. « Je suis hyper gêné, mais ça leur fait plaisir donc à moi aussi. » Du fan au phénomène médiatique. Arnaud fait le buzz à sa grande surprise « au départ, c’était juste une blague avec des potes. Je me suis dit ça me fera bosser, ce sera une belle carte de visite pour plus tard. »

Entre deux séances, Arnaud répond à sa communauté sur les réseaux sociaux. Twitter, Instagram, Facebook. Il y a ceux qui le soutiennent, et ils sont nombreux. Ceux aussi, moins tendres avec lui. « Je m’en fous ou bien, je réponds sur le ton de l’humour. » 35 séances sur 200, le Rémois n’est pas arrivé au quart encore de sa mission, mais il ne se décourage pas « je préfère imaginer le verre qui se remplit, si je tombe dans le pessimisme, ça va me tuer. »

Dans la vie, Arnaud est monteur vidéo et youtubeur. Sur sa chaîne, il raconte cette expérience hors du commun. Comme il connaît bien maintenant le film Kaamelott, il pimente un peu ses séances. « On me lance des défis, comme compter le nombre de cuillères, le nombre d’armes de guerre, ça me permet de rester concentré et de regarder le film différemment.»

Il connaît par coeur les 30 premières minutes du film

Bien installé dans la salle, Arnaud a un oeil sur le nombre de spectateurs  « c'est bien il y a encore du monde, plus il y a de public, plus le film restera à l'affiche, plus il y aura de séances » et plus Arnaud pourra aller le voir. Combien ça coûte ? C’est la question qui revient le plus souvent. Le Rémois ne se ruine pas. Il a un abonnement cinéma et un abonnement pour les transports publics. Quant à la question qu’Arnaud aimerait bien qu’on lui pose : ça te dirait de venir bosser pour moi ? Avis aux boîtes de production ou chaînes de télévision. Ce record, c’est aussi et surtout une manière de se démarquer, une sorte de CV géant.

Le trentenaire a les pieds sur terre. Pendant le film, il reste concentré, il bat la mesure, fredonne certaines mélodies, termine des répliques, il connaît par cœur les 30 premières minutes du film.

 « On commence quand ? », ainsi se termine le 1er volet de Kaamelott. Pour Arnaud, la prochaine séance est dans 20 minutes, la 36ème. Chaque jour, il se rapproche un peu plus de sa quête du Graal.

 

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