A Reims, quelques jours après l’ouverture du marché de Noël, des voix se sont élevées sur le village des artisans d’art. Le manque de décorations, de lumières, de sapins, de fléchage vers ce village délocalisé et la faible fréquentation ont amené des exposants à demander un dédommagement. Après plusieurs rencontres, des décisions ont été prises pour apaiser les tensions.
En début de semaine, une délégation est allée revendiquer auprès d’Yves Guinoiseau, le trésorier des Vitrines de Reims, l'association organisatrice de du marché de Noël, une nouvelle rencontre. Elle a eu lieu mercredi 1er décembre avec un représentant de la mairie. Les difficultés évoquées par les exposants sont bien prises en compte. Vincent Mansencal, le président des Vitrines de Reims se dit "à l’écoute". Il ne cache pas non plus son inquiétude et entend "faire baisser la pression".
Il ne faut pas jeter la pierre à l'association. Pour le dédommagement, ça ne pourra se faire qu'au cas par cas, en fonction des artisans.
Vincent Mansencal, Président des Vitrines de Reims.
"On ne peut pas réduire un marché de Noël, à cinq jours", dit-il. "Nous travaillons en collaboration avec la Ville. Des décisions sont prises. Nous allons rendre une copie. Un courrier sera remis en main propre aux artisans. Si nous avons installé les artisans d’art dans les promenades, c’est parce qu’il y a des travaux dans l’enceinte du Palais du Tau, mais aussi parce que l’Etat, compte tenu de la Covid, nous avait demandé d’éclater le marché en plusieurs lieux, pour le tenir. A Metz, le marché de Noël est éclaté en 5 à 6 places".
Dédommagement, au cas par cas
Le Président ne veut pas que tous les exposants du marché de Noël demandent des indemnisations. Pour lui : "ce serait la mort des Vitrines de Reims, et la mienne. Nous sommes à l’écoute", insiste-t-il. "Nous allons répondre sur des points précis, comme des éclairages plus forts, plus de décorations. Sur l’état des lieux des chalets, nous nous sommes engagés à ce que ce soit fait plus attentivement. Sur cette question, il était normal qu’une des exposantes se plaigne".
"Il ne faut pas jeter la pierre à l’association. Pour le dédommagement, ça ne pourra se faire qu’au cas par cas, en fonction des artisans, dans un souci d'apaisement. Je suis navré, mais tout le monde cherche des solutions, dans la mesure du possible". Le président des Vitrines de Reims ajoute qu’il ne peut rien sur la morosité ambiante au niveau du commerce, et le mauvais temps. "Les gens ne sortent pas", regrette-t-il.
Si le Pass sanitaire n’est pas exigé sur les hautes promenades, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Reims, il faut le présenter. Et là également, l’ambiance ne semble pas être à la fête. C’est apparemment le cas au kiosque à champagne qu’a ouvert Vincent Mansencal.
Dans l’attente de gestes concrets
Du côté de Camille Guerlot, qui avait été la première à exprimer sa colère, l’heure de l’apaisement n’a, semble-t-il, pas encore sonné. "Le Président des Vitrines de Reims, et l’adjointe au maire, Marie-Inès Romelle, déléguée au commerce et à l’artisanat, m’ont rendu visite sur mon stand. C’est difficile d’expliquer qu’il est compliqué de travailler quand on est entouré de revendeurs, mais ils semblent totalement hermétiques. On m’a dit qu’on avait proposé de m’acheter une des peluches que je fabrique, pour connaître mon travail, et on m’a indiqué qu’on avait vu que je n’étais pas sur mon stand depuis 14 heures".
Autant dire que la jeune femme attend une concrétisation des promesses. "Rien n’est de leur faute", poursuit-elle. L’argument du mauvais temps n’est, pour elle, pas la seule raison des problèmes qu’elle a fait connaître.
La Ville attentive
Marie-Inès Romelle, adjointe au maire de Reims, déléguée au commerce et à l’artisanat accompagnait donc Vincent Mansencal lors de son déplacement sur le village des artisans. "Dès le mardi 30 novembre, à 17 heures, nous avons lancé une nouvelle campagne de communication avec un focus sur les artisans. Cette campagne était pour eux. Elle a touché 55.000 personnes. Elle a été vue notamment 46.000 fois sur Facebook, 5.000 fois sur Twitter et autant sur Instagram."
(Voir le post Facebook de la Ville ci-dessous).
L'idée est vraiment de les accompagner pour exposer dans différents marchés organisés par la Ville, comme le marché des créateurs
Marie-Inès Romelle, Adjointe au maire, déléguée au commerce et à l'artisanat
Accompagnement futur
Si Marie-Inès Romelle a souhaité recueillir les cordonnées des artisans, c’est parce qu’elle veut pouvoir les suivre. "L’idée est de leur proposer d’être présent à un évènement où ils n’avaient pas l’habitude de venir, comme le marché des artisans d’art qui a lieu quatre fois par an, au Boulingrin. Ce marché attire 3.500 à 4.500 personnes", souligne-t-elle. "On pourrait leur proposer un emplacement, à la limite gratuit. L’idée est vraiment de les accompagner pour exposer dans différents marchés organisés par la Ville, comme le marché des créateurs".
Selon l'adjointe au maire et le Président des Vitrines de Reims, certains exposants du village des artisans d’art ont fait savoir qu'ils étaient malgré tout satisfaits de l'ouverture du marché de Noël cette année.
Dès les premiers jours de janvier prochain, les bénévoles des Vitrines de Reims vont travailler sur l’organisation du marché de Noël 2022. Il est trop tôt pour dire si le village des artisans d’art sera à nouveau ouvert, à l’emplacement des hautes promenades. Trop tôt également pour se prononcer sur leur présence.