A Reims, les avocats entament leur troisième semaine de grève contre la réforme des retraites

Une centaine d'avocats étaient réunis dans la salle des assises du tribunal de Reims ce mardi 21 janvier. Ils ont voté la reconduction de leur mouvement de grève pour la troisième semaine consécutive et discuté de ses différentes modalités.

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"Une chose est sûre, vous ne me ferez jamais jeter ma robe." Eric Raffin, bâtonnier de Reims, est catégorique, à l'issue de l'assemblée générale qui s'est tenue dans la salle des assises du tribunal de Reims, ce mardi 21 janvier. Contrairement à ses confrères de Caen, il ne jettera pas sa robe en guise de protestation. "Je peux l'accrocher à un ceintre, comme mes confrères l'ont fait à Dijon, mais je ne la jetterai pas." 

Trois semaines de grève

Pendant plus d'une heure, près de 120 avocats se sont réunis pour aborder la grève contre la réforme des retraites (article disponible pour les abonnés), pour suggérer plusieurs actions.  "C'est une grève presque totale et très suivie, constate Eric Raffin. Il faut persévérer dans ce que nous faisons ici : une grève ferme et quasi-totale, qui perturbe le fonctionnement de la justice." Selon l'avocat, la semaine dernière, seulement 20% des dossiers en matière pénale, ont été suivis. C'est finalement le Conseil de l'ordre qui tranchera concernant l'action à mener, avant le 24 janvier, journée de mobilisation nationale.

Nous n'en sommes pas fiers, ce n'est pas ce que nous souhaitons, mais à partir du moment où nous ne sommes pas entendus et où le gouvernement a souhaité un calendrier très accéléré, nous sommes obligés d'être fermes sur ces positions-là. C'est la raison pour laquelle nous allons continuer à demander le renvoi de toutes les affaires, à quelques exceptions près.
- Eric Raffin, bâtonnier de Reims.

Alors qu'à Bordeaux, Caen, Grenoble et Dijon, les avocats tentent de manifester leur opposition au projet de loi, les Rémois semblent ne pas se mettre d'accord quant à la manière à adopter. Mais une chose est sure : ils ne sont pas prêts de renoncer. Comme l'a twitté Olivier Delvincourt, avocat et ancien batonnier : "Le Barreau de Reims est on ne peut plus motivé. Espérer le pourrissement et l’affaiblissement du mouvement serait illusoire. Qu’on se le tienne pour dit."
 

"L’avocat des avocats, c’est l’opinion publique"

Seulement, après deux semaines de reports d'audiences, certaines robes noires pensent qu'il faudrait passer à la vitesse supérieure. Victoria Semblat, spécialisée dans le droit des affaires et Florence Lordon, dans le droit rural, ont quitté l'assemblée un peu avant qu'elle ne se termine. D'une même voix, elles estiment que les avocats sont "trop gentils. Il faudrait aller plus loin, avec plus d’opérations coups de poing." Victoria Semblat est catégorique, "la vie du palais n’intéresse pas l’opinion publique". Comprendre : les renvois de séance ne mobilisent pas, ou peu l'opinion, et n'ont que peu de répercussions. Et l'avocate de revendiquer, fière de son bon mot : "L’avocat des avocats, c’est l’opinion publique."

Il faut qu’on soit beaucoup plus alertant percutant visible et compris de l’ensemble de la population.
- Victoria Semblat, avocate au barreau de Reims.

La robe noire souligne un paradoxe : "Alors qu’on est une population qui se défend tous les jours des droits mais pas les nôtres. Mais quand il s’agit de nous défendre nous, on est pas bons." Ce mercredi 22 janvier, ce sera au tour du barreau de Châlons-en-Champagne de manifester son mécontentement, avec le soutien de certains Rémois. Une autre mobilisation est prévue jeudi dans les Ardennes.
 
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