Les avocats bisontins n'ont pas l'intention de baisser les bras concernant la réforme des retraites. Plus d'une centaine d'entre-eux se sont rassemblés ce lundi 20 janvier, arborant cols rouges et ballons de baudruche. Ils ont déguisé Victor Hugo pour dire "non" à la réforme des retraites.
Partout en France, les avocats font parler d'eux dans le combat contre la réforme des retraites. Ils sont avec les cheminots, les personnels soignants ou encore les professeurs, l'une des corporations les plus mobilisées.
Alors que dans certains barreaux, ils ont fait les morts en se couchant par terre ou en lançant leurs robes au sol, les avocats du barreau de Besançon ont accroché des cols rouges à leurs robes et effectué une haie d'honneur à l'occasion de la rentrée judiciaire du tribunal, en scandant "avocats pas contents".
Ils ont ensuite lancé un SOS symbolique dans la cour du palais de justice puis sont allés déguiser la statue de Victor Hugo, située de l'autre côté de la rue. "Tous les avocats de France sont mobilisés. On a des instructions nationales. Cela fait 15 jours que nous faisons tous la grève des audiences. Le mouvement continuera si nous n'avons pas de discussions" nous a expliqué l'une des manifestantes du jour.
"Non au régime universel"
Emmanuelle Huot, bâtonnière du barreau de Besançon, rappelle que le régime de retraite des avocats ne coûte pas un sous aux contribuables. "Aucune négociation n'a eu lieu. On a enfin reçu un courrier la semaine dernière mais qui ne dit rien... Un beau discours de politique. Nous, ce qu'on demande ce sont des propositions concrètes" explique-t-elle. Les 70.00 avocats de France ont un régime autonome de retraite. La Caisse nationale des barreaux français (CNBF) verse au régime général, tous les ans, 80 millions d’euros de contribution, soit 1 350 euros par avocat, au titre de la solidarité nationale.
"Notre position, c'est non au régime universel. Notre régime autonome a fait ses preuves depuis plus de 50 ans", affirme par ailleurs Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB). A la retraite, les avocats perçoivent actuellement au minimum 1.416 euros par mois selon le CNB. Après la réforme, ce montant tomberait à 1.000 euros, alors que les cotisations doubleraient, passant de 14 à 28% pour ceux qui gagnent moins de 40.000 euros par an... Au risque d'entraîner une hausse des prix des honoraires des avocats, mettant à mal l'accès des populations les plus pauvres.