Depuis ce lundi 4 novembre, les fraudeurs sont plus facilement repérés sur la ligne de bus numéro 14, à Reims. Le réseau de transport Citura a équipé l'un de ses bus d'un dispositif anti-fraude. Une grande première en France.
Une barrière a été placée à l'entrée du bus de la ligne 14 qui relie Sébastopol à La Neuvillette-Mairie à Reims, pour inciter les usagers à valider leurs titres de transport. Après validation, la barrière s'ouvre et s'illumine en vert. Si vous forcez le passage, elle clignote en rouge et émet un bip sonore. "Pour le moment, c'est une expérimentation", explique Loïc Henriques, directeur marketing et commercial de Citura, l'organisme de gestion des transports urbains de l'agglomération rémoise. "L'objectif est de mesurer le nombre de validations, mais aussi de voir l'impact sur les ventes à bord ou encore sur la sécurité des usagers. Et surtout, d'étudier si ce dispositif ne ralentit pas la montée des personnes".
Un nouveau moyen pour lutter contre l'augmentation de la fraude pour Citura, avait déjà été lancé il y a quelques mois avec des contrôles en civil. Sur la ligne 14, le taux de fraude est estimé à 24%, beaucoup plus que les 16% en moyenne sur tout le réseau de transport de l'agglomération rémoise. Soit près de 2 millions d'euros de pertes chaque année.
Par ailleurs, la ligne est fréquentée par un public mixte : des scolaires, des actifs et des retraités. Ce sont ces deux caractéristiques qui ont incité Citura à choisir cet itinéraire en particulier.
C'est une sorte de laboratoire. Sur la même ligne, l'un des bus est doté du sas anti-fraude et l'autre ne l'est pas. Nous aurons ainsi un véhicule témoin.
- Loïc Henriques, directeur marketing et commercial de Citura
"C'est très dissuasif"
Pour expliquer le procédé, des agents Citura seront présents les quinze premiers jours. "On est là pour expliquer comment cela fonctionne, pour sensibiliser les usagers aussi. C'est très dissuasif", note Djelloul, médiateur sur la ligne. "J'ai remarqué que les personnes qui ont l'intention de frauder redescendent aussitôt, dès qu'elles aperçoivent la barrière".Du côté des usagers, tout comme des conducteurs de bus, ce sas est plutôt vu d'un bon œil. Sébastien est rémois et il emprunte la 14 presque quotidiennement pour se rendre au travail. "C'est une bonne initiative. J'ai un abonnement et je ne trouve pas normal que certains paient et d'autres non", juge-t-il.
Le dispositif, entièrement financé par le réseau Citura, a coûté 4 500 euros hors taxes. L'expérimentation sur la ligne 14 prendra fin le 31 janvier 2020.