Alors que le ministre de l'Intérieur parle de les déloger, les gilets jaunes restent mobilisés sur certains ronds-points. Un mois jour pour jour après le début du mouvement, comment envisagent-ils leur avenir ? Reportage à Thillois et à Witry-les-Reims.
Depuis un mois, ces gilets jaunes se rassemblent jour et nuit au rond-point de Witry-lès-Reims. D'ici la fin de la semaine, leurs cabanes pourraient bien être démontées. "La gendarmerie est venue se présenter en nous disant que le préfet avait donné l'ordre d'évacuer les lieux, explique Daniel Croma, gilet jaune depuis le premier jour. Et si on n'évacuait pas les lieux, ils se chargeraient du travail."
Au rond-point de Thillois, le mot d'ordre est le même : ne rien lâcher. "Nous on vient après l'école à 8h30 et on repart à 5h, explique Déborah. On laisse les enfants à la cantine pour passer le maximum de temps ici."On nous dit : vous vous barrez de là, c'est terminé, c'est pas croyable. Là on s'énerve de plus en plus et va aller au plus loin
Pourtant eux aussi sentent le vent tourner. La police est de plus en plus intransigeante à leur égard. La décision du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner de "libérer les ronds points" ne les démotive pas. "S'ils nous bougent d'ici, on ira à côté. Et s'ils nous bougent à côté, on rebougera", annonce déterminé David.
Dans la Marne, les ronds-points bloquants ou filtrants restent épars. Pour durer et se faire entendre, les gilets jaunes commencent à réfléchir à une action groupée.